Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux

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sa réponse : « Ne vous y trompez pas : ce petit homme (il avait 26 ans) est de première force et capable de bien tenir sa parole. » Les rapports les plus affectueux s’établirent entre le Directeur et le général en chef : « J’ai toujours eu à me louer, mon cher Directeur, » lui écrivait le général Bonaparte le 25 janvier 1797 « et des marques d'amitié que vous m'avez données, à moi et aux miens, et je vous en aurai toujours une vraie reconnaissance. »

1707. — Le 4 septembre a lieu le coup d'État dit du 18 fructidor an V; Carnot avec cinquante-trois membres des Conseils des Anciens et des Cinq-Cents, avec trente-cinq journalistes, est condamné à la déportation à Cayenne. Il s'échappe par la fuite et déguisé. Il se réfugie d’abord en Suisse, puis en Allemagne. Pendant deux ans, de cette époque, au 10 novembre 1799 (18 brumaire an VIII), il disparut de la scène politique et vécut à Lutzelbourg, petit village situé près d’Augsbourg, d’abord sous un nom supposé, exclusivement occupé de la culture des sciences et des lettres. La loi, rendue au milieu d'une grande agitation aux Anciens, sur le rapport de Boulay de la Meurthe, avait prononcé contre Carnot avec la déportation le séquestre de ses biens.

1797. — Le 28 avril, Carnot publie son premier Mémoire sur la Conspiration du 18 Fructidor, virulente réponse au Rapport fait au Conseil des Cing-Cents par le député J.-Ch. Bailleul, au nom d’une commission spéciale.

C'est dans ce Mémoire, écrit avec une verve très remarquable, qu’il dit qu’on ne pourra pas faire croire « qu'il est devenu un courtisan, un ami des Rois, et que, partageant la gloire d'avoir fondé la plus majestueuse des Républiques. il ait voulu s'amuser à la démolir. » Ce Réquisitoire, nous allions presque dire ce pamphlet, est des plus intéressants et des plus curieux à lire.

1797. — Le 18 novembre, mort de Jacques-AbrahamJean-Claude Carnot, ancien juge et baïlli, notaire à Nolay,