Le métabolisme de base et l’homéothermie

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les homéothermes habitant les uns à côté des autres. Par conséquent, si le métabolisme de base était fonction du poids corporel, la taille des homéothermes diminuerait en allant des pôles vers l'équateur, tout en présentant des différences extrêmes de taille bien moins importantes que celles existant actuellement.

Un des faits les plus frappants concernant la distribution géographique des homéothermes, c’est la cohabitation, dans un même milieu thermique, d'animaux de taille extrêmement différente. Il est vrai que les animaux de la même espèce sont, en général, de pius forte taille dans les régions froides que dans les régions chaudes ou tempérées (règle de BERGMANN), fait favorable à l'homéothermie. Mais ce qui est bien plus général c'est l’existence, dans un même milieu, d’homéothermes de taille très différente, de sorte que l’on ne trouve presque pas de rapport entre la taille et le milieu thermique : « L’Autruche, le plus grand oiseau, habite les tropiques et sous-tropiques. L’énorme Moas, de la Nouvelle-Zélande, habitait la zone tempérée. Le Condor (Sarcoramphus), l’Autruche américaine (Rhea), les grands Pingouins (Apterodytes) sont habitants des régions froides. L’Ours polaire ne cède pas par sa taille au Lion... Aussi les auteurs qui, dans leurs considérations sur la géographie animale, n'avaient en vue que les homéothermes ou principalement ces animaux, comme WALLACE et HEILPRIN, arrivent à la conclusion que la ressemblance presque complète de deux régions au point de vue climatérique et des conditions de milieu n’a pas pour conséquence une ressemblance de la Faune (Hesse) (4). »

Cependant, et nous en verrons plus loin la raison, les homéothermes de différente taille ne sont pas toujours placés dans les mêmes conditions d’homéothermie dans un même milieu thermique. Ils sont dans de bien meilleures conditions que si leur métabolisme de base était fonction du poids corporel, mais les différences que la taille crée au point de vue de la thermorégulation ne sont pas complètement compensées, «aussi faut-il que les homéothermes soient au-dessus d’une certaine taille pour pouvoir habiter les régions froides : on ne trouve d’homéothermes de la taille des Colibris que dans les tropiques (HESSE) (4) ».