Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques

DIVERSES. 151

Brest exauce mes vœux! Brest avec moi conspire : Voyez-vous dans ses. ports s'élever un navire (1) Qui sur les flots lancé fait trembler Albion ?

Du Vengeur qui n’est plus il n’a rien qui diffère, Il vengera son frère, Et par de grands exploits justifiera son nom.

Et toi qui sur les mers, victime obéissante, Cours défendre en héros la liberté naissante, Des guerriers du Vengeur apprends à tout souffrir ; Et si tu veux atteindre à leur gloire suprême, Dis toujours en toi-même : Pour revivre comme eux, comme eux je dois mourir.

Quand ton vaisseau flottant sur une mer lointaine Sera forcé de suivre une route incertaine, Cherche le Panthéon et du cœur et des yeux; Qu'il te serve de phare et d'étoile polaire, Que toujours il t’éclaire ; Son dôme éblouissant est ouvert sur les cieux.

Le Vengeur tout-à-coup sous sa voûte s’élance : Le vois-tu qui dans l’air fièrement se balance, Et qui semble appeler tes nombreux compagnons ?

(1) Il s’est construit, dit-on, dans le bassin couvert de Brest , un vaisseau à trois ponts, semblable en tout à celui dont jai essayé de célébrer la gloire ; et la Convention a déerété qu’il porteroit le nom de Vengeur.