Le progrès des arts dans la République : poème : précédé d'un discours sur le même sujet : suivi d'un autre poème intitulé Dieu et les Saints; de quelques vers sur les victoires de Buonaparté; des Doléances du Pape et de nouveaux Hymnes civiques
166 POÉSIES.
De toujours maintenir la sainte égalité, Et de vivre avec vous dans la donce unité. Malheur à qui des rois sembleroit idolâtre !
Malheur! dit à son tour l’intrépide mulâtre: Le peuple parmi nous avoit pergu ses droits, Et c’étoit la couleur qui nous donnoït des rois. Ah! qui ne béniroït la main qui réintègré Dans ces droits reconquis le mulâtre, le nègre, Et qui des préjugés frappe l’affreux démon ? Ne sont-ils pas formés avec même limon ? L'homme blanc, l’homme noir , et pourla différence, Qu'importe la couleur ? qu'importe la naïssance ? Celui qui les créa resta seul sans égaux.
Devant le fouet courhés comme de vils troupeaux, Nous étions obligés de respecter nos maîtres, Nousn’avons plusde rois, nous n’avons plus de prêtres, Grace vous soit rendue en ce jour solennel,
Les rois sont passagers , le peuple est éternel.
Des rives d'Ozama les habitans sauvages, Peignent lenrs sentimens par de grandes images; Le soleïl est leur père, et dans tous leurs discours Eclatent les couleurs du bel astre des jours. L'homme noir sur ces bords a reçu la naissance, Bientôt à la tribune à son tour il s’élance :
Fétois, dit-il, esclave; un maître impérieux Pressoit mon humble front de son pied orgueillenx , Graces à mes travaux, à ma sage industrie,
Ma tête s’éleva d’un vil joug affranchie ;