Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

22? LE THÉATRE-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION

tard, par Barnave et Mirabeau à l’Assemblée constituante ?

III

Les mortels sont égaux; ce n’est pas la naissance, C’est la seule vertu qui fait la différence,

(Mahomet. Vorrame.) Le cri d’un peuple libre est celui de la gloire. (Le triomphe de Grétry. Faune D'EGtanTixE.)

Nous sommes au lendemain de la prise de la Bastille. La Révolution est commencée, la Révolution française, cette immense commotion sociale si diversement appréciée, et que le duc Victor de Broglie lui-même, dans ses Mémoires, un modèle de libéralisme et de bon sens politique, considère, « prise in globo, comme une crise inévitable et salutaire ».

Les luttes, les agitations de cette époque brûlante, les opinions, les passions vont se refléter jour par jour sur les théâtres, et principalement sur le ThéâtreFrançais, recevant, plus que tout autre, le contrecoup direct et vibrant des événements qui renouvelaient la France et ébranlaient l’Europe.

La caractérisque de l’état des esprits, de la nature des sentiments à cette période si intéressante de notre histoire nationale, ressort d’une conversation bien significative, recueillie et transmise par un éerivain d’alors : Etienne Delécluze, le littérateur, le critique d'art distingué que l’on sait, tout enfant encore, — il était né en 1781 — se promenait sur le boulevard avec son père, le lendemain du 14 juillet. « Qu'est-ce donc que la Révolution? demanda-t-il.» « Il est bien difficile de te répondre, mon enfant. Si tu étais plus grand... Cependant je ne puis mieux faire