Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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346 LE THÉATRE-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION

Et si l’âge présent m'entendait sans punir,

Ma voix retentira du moins dans l'avenir.

Puisse un jour cette voix, éternisant vos crimes, Susciter un vengeur à tant d’autres victimes,

À tant d’infortunés dans la fange enterrés,

Ou sous nos toits brûlants du soleil dévorés ! Puissent les longs forfaits du pouvoir arbitraire Bientôt s’anéantir avec leur sanctuaire,

Avec ce tribunal entouré d'échafauds,

Où j'ai siégé moi-même au milieu des bourreaux!

La dédicace à Bonaparte se terminait ainsi : Adieu, je vous aime, et je vous admire.

Cependant, Arnault eut, à l’occasion de cette pièce, d'assez curieuses difficultés avec la censure; ainsi elle exigeait la suppression des vers suivants :

Malheur à tout pouvoir qui croit par l'injustice De sa grandeur sanglante assurer l'édifice!

Il croulera bientôt avec son faible appui,

Et le sang innocent retombera sur lui.

Un autre passage avait aussi-éveillé la susceptibilité de la censure. Au quatrième acte, dans une cha pelle catholique, décorée d’un autel, avec les ornements d'usage, enfin avec :

De notre auguste foi ce signe révéré.

Le prêtre prononcçait cette formule du rituel :

ST

Au nom du Dieu vivant, Blanche, promettez-vous è De prendre Capello pour légitime époux?

Toutes ces particularités religieuses sont relevées et signalées dans un rapport concluant de la manière suivante :

« Ceite situation nous a paru ne pouvoir être tolérée k sans un scandale extrême pour les républicains, et

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