Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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394 LE THÉATRE-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION

blique et du théâtre Feydeau, après l'incendie de l’Odéon, et le départ de Talma pour Bordeaux, il n’y avait plus de Comédie-Française.

C’est à ce moment que l’auteur de Paméla, Francois de Neufchâteau, devenu ministre de l'Intérieur, comprenant que la division et la désagrégation des artistes avaient tout perdu, entreprit, à l’instigation et avec le concours de Mahérault, commissaire du gouvernement, d'apporter au mal le seul remède efficace; ce remède, dans sa pensée, consistait à opérer un rapprochement des fragments artistiques épars et égrénés, et de parvenir, ainsi, à reconstituer l’unification primitive de la Comédie-Française (1).

Ce projet n’eut pas l'approbation de Beaumarchais, qui le combattit, et plaida énergiquement pour la concurrence. Il alla même jusqu'à rédiger uné pétition dans ce sens, adressée au Directoire exécutif, et qu'il fit appuyer par la signature des auteurs dramatiques les plus en renom, notamment : Ducis, Legouvé, Laya, Arnault, Collin d'Harleville, Picard et Demoustier.

Mais, peu après, il mourut subitement, le 29 floréal an VII, et sa protestation s'éteignit avec lui.

Cependant, cette œuvre de concentration et de réorganisation, sous une forme unique, présentait de nombreuses et graves difficultés :

Matérielles d’abord, puisque plusieurs artistes, et

(1) Ce même François de Neufchâteau, qui inaugura son ministère par la reconstitution du Théâtre-Français, eut aussi, vers la même époque, l’idée géniale d’où sortit l'institution des expositions de l’industrie. En effet, par une circulaire du 9 fructidor an VI, il décidait de rehausser les fêtes civiques auxquelles étaient consacrés les jours complémentaires de l’année républicaine « par une exposition publique des produits de l'industrie française. »

Ce fut le 1° vendémiaire que, 110 exposants étant réunis au Champ-de-Mars, François de Neufchâteau inaugura solennellement « le Temple de l'Industrie. »