Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

PÉRIODE THERMIDORIENNE. — DIRECTOIRE 361

JOCASTE. Cruel ! ÉTÉOCLE. Je suis content. Le sort qui m'a trahi, maintenant m'est propice; Dans la tombe avec moi j'entraine Polynice.

O mort, terrible mort! je t'attends sans effroi : Je meurs vengé d’un frère, et je meurs encor roi.

Nous sommes arrivés au moment où éclate le 18 Brumaire (9 novembre 1799), cette date qui consacre le renversement et la fin du Directoire, remplacé par le Consulat, composé de Bonaparte, Sieyès et Roger-Ducos.

La nouvelle Constitution qu'il se hâte de promulguer, le 24 frimaire an VIII (15 décembre 1799), se termine par cette formule caractéristique :

« Citoyens, la Révolution est fixée aux principes « qui l’ont commencée, elle est finie! »

C’est alors qu’on a pu dire de ce jeune général, porté à la tête du Consulat et au comble d’une popularité imouie, sans précédent :

Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte.

Et, sous cette main puissante et victorieuse, la Révolution, mise à mal, exhale son dernier souffle.

On le voit alors, entouré d’une pléiade de généraux déjà célèbres ou près de le devenir, exciter, entretenir l’ardeur patriotique des Parisiens, avec les revues dites du Quintidi, qu’il passait tous les cinq jours, dans la cour du Carrousel, des troupes se dirigeant vers les frontières d'Allemagne et d'Italie.

L’enthousiasme que ces imposantes manifestations militaires faisaient naître dans le public et jusque chez les jeunes filles de la bourgeoisie nous est révélé par un document intime de l’époque, une lettre

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