Les fêtes et les chants de la révolution française
LE CONSULAT, FIN DES FÊTES NATIONALES. 243
trouver alors quand il s'agissait de pleurer les militaires. Tout cela n’a plus le caractère de généralité nécessaire au lyrisme, et, en datant trop exactement ces compositions, ne permettrait plus guère de les produire aujourd'hui sans que l'auditeur, informé par la suite des événements, éprouve la gêne du mensonge qui en est la base, — à moins qu'il consente à ne point tenir compte des paroles, sacrifice auquel, en notre pays, on fut toujours assez facilement résigné..….
En tant qu'œuvres d'art en effet, les productions de cette période sont dignes d’une attention toute particulière. Musicalement, elles inaugurèrent une intéressante ét notable évolution. On ne composa plus de ces hymnes courts et simples dont la masse des auditeurs pouvait aisément suivre les grandes lignes; mais les formes furent agrandies; la musique savante fit son entrée définitive dans les fêtes nationales. C’est bien là que devait en venir l’art républicain, à cette dernière étape que marque pour lui l'avènement du Consulat. L'on pouvait croire encore que tout n’était pas fini pour lui, qu'au contraire il allait s'affirmer, s'organiser définitivement : aussi le voit-on, parallèlement aux autres arts, tendre à s'agrandir, prendre un aspect architectural, adapter les formes monumentales. C’est le temps où Louis David et les peintres formés à son école, les Gros, les Girodet, les Gérard, tracent leurs plus vastes tableaux; et de même, Méhul et Lesueur vont consacrer aux dernières fêtes civiles les plus amples compositions lyriques dont l'histoire eût fait mention jusqu'alors.
Ces œuvres sont le Chant nalional du 25 Messidor ou du 1% Juillet 1800, poème de Fontanes, musique de Méhul, et le Chant du 1% Vendémiaire An IX, par Esménard et Lesueur, exécutés l’un et l’autre en l’année 1800.
Âu 14 juillet 4800; Hochstedt et Marengo venaient de