Les Préfets du Consulat et de l'Empire

166 LES PRÉFETS

Partout, pendant les premiers mois de 1814, les préfets firent preuve de l’inertie la plus complète, les uns quittant leur poste, les autres fermant les yeux sur la propagande royaliste, ou n’appliquant pas la conscription (1) en laquelle Napoléon avait mis sa dernière espérance : (Il est difficile, écrivait l'Empereur à Montalivet, d’être plus mécontent que je ne le suis de vos préfets (2). »

Ce fut bien pis, le 1er avril, lorsque Pasquier et Chabrol, accompagnés d’une délégation du Conseil municipal, eurent porté au tzar Alexandre, au château de Bondy, la capitulation de Paris.

L'annonce de cette nouvelle dans les départements, où les courriers n'arrivaient plus régulièrement, produisit une impression profonde : Napoléon n'avait-il pas dit sou-

(1) Henri Houssaye : (4314). La Tour-du-Pin, préfet de la Somme, arrêtait le départ des conscrits, choisissait les ofliciers de la garde nationale parmi les anciens émigrés et nommait chef de cohorte un royaliste compromis et soumis à la surveillance de la haute police.

(2) Corrresp. de Napoléon (2 février 1814).