Les Préfets du Consulat et de l'Empire

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de représenter dans les provinces le gouvernement impérial ? Il semble qu'ils eussent dû, tout au moins, se tenir sur la réserve et éviter de donner le spectacle pénible du reniement et de l’ingratitude. Sauf de rares exceptions, ils n’en jugèrent pas ainsi. Alors que Napoléon leur faisait adresser des instructions les invitant à ne tenir aucun compte de ce quise passait dans une ville occupée par l'ennemi (1), ils préférèrent se conformer à la résolution du Sénat déclarant Napoléon Bonaparte et sa famille déchus du trône et déliant le peuple français du serment de fidélité (2).

(1) « C’est de notre résidence qu’émaneront les seuls ordres que vous puissiez reconnaitre. Toute ville au pouvoir de l'ennemi cesse d’être libre; toute direction qui en émane est le langage de l'étranger. » (Proclamation adressée de Blois par l’Impératrice et contresignée par Montalivet).

(2) Avant mème le vote du Sénat, le préfet de la Seine, Chabrol, avait autorisé l'affichage d’une proclamation du Conseil municipal, déclarant que Napoléon était le plus épouvantable oppresseur qui ait Jamais pesé sur l'espèce humaine, qu'il uvait 2mmolé des millions d'hommes à sa démence et à su rage, sacrifié loul à son ambihwon perfide, semé parlout la huine, la ruine et le désespoir pour remplir la terre du bruit de son nom.