Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs
des troupes, comme simple général, pour frapper un coup décisif. Le maréchal Davout ayant. été informé de ces propositions, le maréchal Davout, qui tenait de l'Empereur une fortune de dix-huit cent mille livres de rente, annonça publiquement l'intention de faire arrêter Napoléon s’il se présentait comme empereur ou comme général.
(MusxiEr-DESCLOZEAUX, Indiscrétions, t. II, p. 138.)
L'Empereur, voyant, en 1815, que les conditions de son abdication n'étaient pas remplies, fit appeler Hulin, commandant de Paris, et le maréchal Davout, commandant de l’armée. Il leur dit que son intention était de se mettre à la tête de l’armée et d'attaquer les Prussiens. Hulin lui répondit que tous ses ordres seraient exécutés avec enthousiasme; mais Davout refusa de le seconder et se rendit sur-le-champ chez Fouché à qui il dénonça les projets de Napoléon. Quand on pense à tout ce que l'Empereur avait fait pour ce maréchal, il est difficile de croire à une pareille ingratitude.
(Général LAmARQUE, Mémoires, t. IL, p. 102.)
Le maréchal Davout proposa d'ajouter à l'adresse (de soumission de l’armée de la Loire) quelques mots insultants pour l'Empereur, alors errant, et l'engagement de le livrer s’il tombait en notre pouvoir. L'auteur de cette lâche proposition était le même homme qui, au temps des prospérités de l'Empereur, avait toujours été prosterné aux pieds de sa fortune, qui épiait ses passions les plus secrètes pour les satisfaire, qui recevait du maître quinze cent mille francs de rente et qui sans cesse le poussait au despotisme et portait l’excès de sa bassesse jusqu’à l’en fatiguer.
Le maréchal oublia tout ce qu'il devait à l'Empereur dès le moment qu’il ne put rien en attendre. Il n’était pas dans les principes religieux de ces sauvages qui adorent l’arbre que la foudre a frappé; c’est l'arbre couvert üe fruits, l'arbre à l'ombre duquel on peut se reposer avec sécurité, qui reçoit ses hommages.
(Général LAMARQUE, Mémoires, t. I, p. 200.)