Marie-Antoinette et l'intrigue du collier

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les confrontations, Mme de La Motte avait montré une assurance extraordinaire, qui témoignait d’une ferme conviction qu’on ne pouvait ou qu'on n'oserait la frapper.

Le cardinal continuait à se représenter comme la dupe de cette femme et à protester de sa bonne foi.

La d’Oliva avouait la farce du bosquet, mais en affirmant qu’elle avait cru obéir à un caprice de la reine.

Réteaux de Villette reconnaissait, comme nous l'avons dit, avoir écrit les lettres et les approuvés (il l'avait nié dans son premier interrogatoire), mais il donnait cette singulière excuse que n’ayantimité ni l'écriture ni la signature de la reine, n'ayant pas même contrefait sa propre écriture, il n’avait pas commis de faux matériel. La signature Marie Antoinette de France ne pouvait tromper personne, puisqu'il était notoire que la reine ne signait pas ainsi. C'était un expédient sans conséquence, une fiction, dont il connaissait, ilest vrai, lebut, mais à laquelle il s'était prêté sur l’assurance que cette pièce ne sortirait pas des mains du cardinal. Subjugué par Mm° de La Motte, il avait fourni les moyens de com-