Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

SUR LE GÉNÉRAL GODART XIII jusqu'au comptable qui, détournait 15.000 livres, n’empêchait pas, dans des moments d'arriéré de solde, de manque de distributions, qu’on lui imputât à luimème lesactes etles profitsillégitimes qu'il poursuivait.

Les imputations de cette nature ne subsistèrent jamais un moment, si ce n’est lors de son incarcéralion au mois de juillet 4794. Mais sa rigueur, bien qu'objet d'éloges, allait assez loin, pour être un jour (c'est lui qui nous l’apprend) alléguée avec succès, et valoir, même devant une commission militaire, l'impunité à des soldats révoltés.

Godart, dans la campagne de Moreau en 1796, eut une part considérable dans des événements militaires dont lui-même néglige de relever l'importance.

En effet, dans le déploiement excessif de l'armée française, sur l’ordre de coopérer avec l’armée d'Ilalie, le corps de droite (ou de Férino) fut un peu isolé ; la division de droite de ce corps (Delaborde puis Tharreau) fut encore plus indépendante du reste du corps ; et dans celle-ci la brigade Paillard, comprenant ordinairement la 19° demi-brigade, élait encore plus excentrique. Il y eut un moment où Moreau luimême déclara que de cette division Tharreau dépendait le salut de l’armée; et, quand Godart dut mener sa demi-brigade à l'écrasement, ce fut pour couvrir et” assurer la retraite générale.

Lorsque Godart passa en Italie, et parut à Brück devant le ‘général Bonaparte, celui-ci pril peul-