Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

XIV NOTICE BIOGRAPHIQUE

être dès lors note de cet officier signalé, entre les hommes de la sérieuse armée du Rhin, pour son rigide esprit de discipline.

Passé de là à Corfou, sur la limite du monde oriental si peu connu alors, il ne rencontra pas de faits d’armes singuliers comme neuf ans plus tard ; mais ÿ trouva pour lui et sa demi-brigade des titres à une popularité et une gratitude qui n’ont nulle part été plus vives et plus durables pour le nom français,

Après une maladie, un congé, des aventures singulières en Italie, surtout à Brindes où, isolé à l’extrémité d'une grande région insurgée, il montre ce qu'il peut faire comme chef de corps, il se retrouve en France, et y retrouve le conquérant de l'Italie et de l'Égypte, l'homme des soldats, qui, dans toute sa jeune gloire, l'avait remarqué en avril 4797. Il l’a vu remplacé par des chefs éphémères dont les noms rappellent des malheurs et des humiliations pour les armées, et il n’en a servi aucun. Etranger aux événements du dedans, il ne s'occupe, comme il dit, d'aucune affaire d'Etat, mais ne voit que son général en chef.

Il semble que le même sentiment avait pu le rendre sourd, mais avec déférence, en 1793, à des insinuations du duc de Chartres sur les difficultés et les dangers de sa situation, dans un entretien qui peut-être se rattachait aux desseins de Dumouriez.

Ses soldats, revenant de Corfou, sont encore plus