Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

XVI NOTICE BIOGRAPHIQUE

(14 juillet 1801). Il y avait des déplacements, des disgrâces, des dénonciations.

Le général en chef de l’armée de l'Ouest, Bernadotte, était le plus suspect. Jacobin tenace, opposant au 18 brumaire, appelé à en partager cependant les profits comme allié de la famille Bonaparte, il quittait son commandement pour participer à des conciliabules de mécontents à Paris, et, renvoyé dans l'Ouest, fomentait, d'une main prudemment cachée, les mécontentements et même les complots.

Le plus ardent à réaliser ceux-ci était Simon, général de brigade, son chef d'état-major, et surtout Pinoteau, ancien chef de la 82° demi-brigade, devenu adjudant général et commandant de la subdivision de Saint-Malo. |

Le rôle capital attribué au général Godart nous oblige de nous arrêter à ces faits d'où, jusqu'à nos Jours, la lumière avait été complaisamment écartée.

L'arrêté du 20 floréal (9 mai), provoquant le vote de la prolongation des pouvoirs du premier consul, surexcita les esprits passionnés. Dans cette situation difficile, le préfet d’Ille-et-Vilaine était Mounier, l'illustre Constituant, émigré en octobre 1789 et rentré récemment en France,

Mais, installé seulement le 30 floréal (19 mai), il était étranger à son département, et c’est le préfet de police Fouché qui désigna deux objets à sa vigilance : des mouvements à appréhender dans l’armée, et des