Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

LEGISLATIVE, 255

+rirent alors avec la cour. On a parlé d’un mémoire signé par Vergniaud, Guadet, Gensenné, qui exprimait formellement les conditions que je viens de mentionner, maisrien ne garantit l'existence ni l'authenticité de cette pièce, Ceux qui les ont accusés d’avoir demandé des sommes considérables pour faire cesser leur opposition , ont, sans aucun fondement, calomnié leur mémoire, qui est inattaquable à cet égard.

Ils se voyaient arrivés au moment d'accomplir l’entreprise qu’ils méditaient depuis si long-temps, et qu’ils avaient préparée par des actes révolutionnaires revêtus du nom de lois, C’était de faire prononcer par l'assemblée législative la déchéance du roi. Toute extrême qu'était cette mesure, elle leur semblait préférable aux dangers d’une insurrection qui, dirigée sans eux, pouvait bientôt se tourner contre eux et contre la liberté même. À la vérité, le caractère flottant et indécis de la majorité

de l’assemblée, pouvait leur laisser de inquiétude ; mais les dangers croissaient chaque jour; les esprits étaient frappés de terreur, on redoutait également, et l'invasion de la France, et l'orage qui allait éclater dans la capitale. La révolution nouvelle présentait moins de désastres, confiée à l'assemblée : qu'abandonnée au peuple.

Les jacobins s’inquiétèrent d’une mesure quieüt rendu inu< tiles tous leurs préparatifs d’insurrection. Robespierrre se hâta de mettre à cette proposition des conditions qui la feraient abandonner par ses auteurs. 1] parla de la convocation des assemblées primaires, ilaffectait des scrupules constitutionnels. C'était au peuple, disait-il, au peuple seul, à prononcer, et sur le roi actuel, et sur la royauté même. Il demandait la formation d’üne convention nationale, investie par le peuple de toute l'étendue des pouvoirs exercés par l’assemblée cons= tituante, et déjà tout était préparé pour que Robespierre fût le tyran de cette convention qu’il appelait, Dans ce moment même , Danton usait de la plus profonde perfidie envers une cour crédule par l'excès de la peur. Fabre d’Eglantine et lui conservaient des intelligences avec l’un des ministres nouveaux, extrêmement dévoué au roi. Voyez, disaient-ils, tout. ce que nous faisons pour vous mettre à l'abri des atteintes du parti de la Gironde; nous conservons notre popularité, et chaque jour nous lui ravissons la sienne. S'il fait une proposition violente, mais exécutable, sur-le-champ nous en faisons une monstrueuse , et dont la difficulté l'embarrasse. Nous parlons au peuple d’excès, et nous prévenons ses attentats. A-t-on vw les jacobins et les cordeliers se mêler à l'insurrection du 20

je Sa couleur indécise, de si petits effets, joints à de siinso= entes menaces ,ne permettent pas qu’on nous l’attribue, Bien tôt ils n'auront plus à eux une seule troupe dont ils puissent