Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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au château est poursuivi ; la confusion générale favorise quel: ques royalistes dans leur fuite. Quelques-uns trouvèrent un refuge dans l'hôtel de l'ambassadeur de Venise, qui ne craignit pas de s’exposer à la fureur du peuple, en lui dérobant plusieurs de ses victimes. De ce nombre fut Vioménil, qui déjà blessé, se traîna avec peine jusqu’à cet hôtel. La peur invente les déguisemens, les subterfuges ; l’un trouve la mort dansle moyen qui asauvé son compagnon :bientôt plusd’espoir de salut pour tout ce qui n’a puenccresortir duchâteau. Dans les transports d’une rage aveugle, tel qui a donné la mort à plusieurs, la reçoit à son tour comme un royaliste déguisé. Le château brûle, et jusque dans les flammes, le fer atteint les victimes. De malheureux domestiques s’étaient cachés dans les cuisines , dans les caves. Parmieux, quelques royalistes étaient venus partager ce dangereux asile : tous périssent; on tire sur eux à travers les soupiraux; les malheureux sont consumés dans des fournaises ardentes. Tandis que la foule s’occupeencore de meurtres etde pillage, plusieurs des vainqueurs sont entrés dans l’assemblée nationale. La nouvelle de leur triomphe est reçue avec mille acclamations. Les menaces et les outrages retombenti avec plus de fureur sur le roi captif, sur sa famille. Des hommes tout couverts de sang, viennent leur demander compte de celui de leurs compagnons immolés par les suisses. On se fait un plaisir d'observer et d'accroître leur douleur. Bientôt on leur défend toute communication dans cette loge, dont on fait leur première prison. Louis montre déjà sur ses traits la paisible résignation d’une victime; Marie-Antoinette montre encore la dignité du trône et du malheur. L'assemblée retentit des cris de vive la nation ! Quelques voix ajoutent périssent les ‘tyrans ! Cependant on voudrait faire cesser un massacre qui semble n’avoir plus de terme. L'assemblée décrète que Les suisses sont sous la sauve-garde de la loi, et des vertus hospitalières du peuple. La foule des pétitionnaires se succède à la barre; ils s'expriment comme si la victoire était remportée sur l'assemblée elle-même. » Nous vous demandons, disent ils, tout le peuple vous demande la déchéance du roi, et vousn’avez pas même encore prononcé sa suspension. Apprenez que le feu est au château , et nous ne l’éteindrons qu'après que la vengeance du peuple sera satisfaite. » Vergniaud parait à la tribune , au nom de la commission extraordinaire. « Je viens, dit-il, vous présenter une mesure bien rigoureuse; mais la douleur dont vous êtes pénétrés, m’assure que vous jugerez combien elle est nécessaire au salut de Ja patrie.» Vergniaud lit un décret qui est adopté sur-le-champ par l'assemblée, I porte pour dispositions principales , la convocation d'unecon-