Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3
LEGISLATIVE. 257
» Vous êtes remontés par nous à la hauteur des représentans d’un peuple libre. C’est vous-mêmes quinous avez donné de titre honorable de représentans de la commune , et vous avez voulu communiquer directement avee nous.
» Tout ce que nous avons fait, le peuple l’a sanctionné. Ce n'est pas quelques factieux, comme on voudrait le croire, c’est un million de citoyens. Interrogez-les sur nous, et par-tont ils vous diront : Ils ont sauvé la patrie. Si quelques-uns d'entre nousont.pu-prévariquer, nous demandons, au nom de lacommune, leur punition.
» Nous étions chargés de sauver la patrie, nous l’avonsjuré, et nous avons cassé des juges-de-paix indignes de ce beau titre ; nous avons cassé une municipalité feuillantine.
» Nous n’avons donné aucun ordre contrelaliberté des bons citoyens; mais nous nous faisons gloire d’avoir séquestré les biens des émigrés. Nous avons arrêté des conspirateurs, etnous les avons mis entre les mains des tribunaux, pour leur salut et pour celui de l’état.
» Nous avons chassé les moines et les religieuses, pour mettre en vente les maisons qu’ils occupaient.
». Nous avons proscrit les journaux incendiaires, ils corrompaient l'opinion publique.
» Nous avons fait des visites domiciliaires. Qui nous les avait ordonnées? Vous. Les armes trouvées chez les gens suspects, nous vous les apporterons pour les remettre entre les mains des défenseurs de la patrie.
» Nous avons fait arrêter les prêtres perturbateurs; ils sont enfermés dans une maison particulière, et sous peu de jours de sol de la liberté sera purgé de leur présence.
» On nous accuse d’avoir désorganisé l'administration, et notamment celle des subsistances. Mais à qui la faute ? Les administrateurs eux-mêmes, où étaient-ils dans les jours de péril? La plupart n’ont pas encore reparu à la commune.
» La section des Lombards est venue réclamer contre nous dans votre sein. Mais le vœu d’une seule section n’anéantira point celui d’une majorité très-prononcée des autres sections de Paris.
» Hier, les citoyens, dans nos tribunes, nous ont reconnus pour leurs représentans : ils nous ont juré qu'ils nous conservaient leur confiance.
» Si vous nous frappez, frappez donc aussi ce peuple quia fait la révolution le 14 juillet, qui l’a consolidée le ro août, et qui la maintiendra. Il est maintenant en assemblées primaires; il exerce sa souveraineté; consultez-le, qu’il prononce sur notre sort,
» Vous nous avez entendus : nous sommes à; prononcez.