Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

LEGISLATIVE. 289

pressans de la patrie, les trahisons dont noussommes menacés, l’état de dénuement de la ville de Verdun, assiégée en ce moment par les ennemis, qui, avant huit jours, sera peut-être en leur pouvoir; le conseil- général arrête :

« 1°. Les barrières seront à l’instant fermées.

» 22, Tous les chevaux en état de servir à ceux qui se ren= “ent aux frontières, seront sur-le-champ arrêtés.

» 3°, Tous les citoyens se tiendront prêts à marcher, au premier signal. ;

» 4°, Tous les citoyens, qui par leur âge, ou leurs infirmités, ne peuvent marcher en ce moment, déposeront leurs armes à leur section, et on armera ceux des citoyens peu fortunés qui se destineront à marcher sur les frontières.

» 5°, Tous les hommes suspects, ou qui par lâcheté refuseraient de marcher, seront à l'instant désarmés.

» 69. Vingt-quatre commissaires se rendront sur-le-cham aux armées, pour leur annoncer cette résolution, et dans les départemens voisins, pour inviter les citoyens à se réunir à leurs frères de Paris , et marcher ensemble à l’ennemi.

» 7°. Le comité militaire sera permanent; il se réunira à la maison commune, dans la salle ci-devant de la reine.

» 8°, Le canon d’alarme sera tiré à l'instant; la générale sera battue dans toutes les sections pour annoncer aux citoyens les dangers de la patrie.

» 9°. L'assemblée nationale, le pouvoir exécutif seront prévenus de cet ordre.

» 10°. Les membres du conseil-général se rendront sur-lechamp dans leurs sections respectives , y annonceront lés dis positions du présent arrêté, y peindront avec énergie, à leurs concitoyens, les dangers immenses de la patrie, les trahisons dont nous sommes environnés ou menacés; ils leur représenteront avec force la liberté menacée, le territoire francais envahi ; ils leur feront sentir que le retour à l'esclavage le plus ignominieux, est le but de toutes les démarches de nos ennemis ; et que novus devons, plutôt que de le souffrir , nous ensevelir sous les ruines de notre patrie, et ne livrer nos villes que lorsqu'elles ne seront plus qu’un monceau de cendres. »

Le 2 septembre, à deux heures précises, la générale bat, le tocsin sonne, le canon d’alarme se fait entendre. La plupart des habitans de Paris, craignant de n’avoir plus de sûreté dans leurs maisons, vont chercher un asile dans leurs sections. La peur qui les y a conduits, les y tient renfermés, Une foule de jeunes gens, quelques vieillards même s’enrôlent pour marcher contre l'ennemi. Chacun vient apporter ses armes, tout semble respirer l'enthousiasme militaire; on ne songe qu'à sortir de Paris. On va affronter les plus formidables armées ; on

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