Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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de Larochefoucault, plusieurs magistrats, quelques juges-dez paix, d'anciens gardes du roi, de vieux militaires, des écrivains courageux; plusieurs hommes enfin recommandables par cette vertu si rare et si dangereuse dans des temps révolutionnaires, la modération, furent frappés, déchirés, mutilés..….

Cependant il y eut aussi plusieurs délivrances , et l’on vit les plussublimesvertus , les plustendres sentimens, briller au milieu de tant de crimes.

On avaitenférmé et l’on conduisait à lamort un de ces hommes bienfaisans, que la providence appelle pour prendresoin des malheureux qu’elle semble avoir oubliés. C’était l'abbé Sicard, l’instituteur des sourds et muets. La veille du 2 septembre, ces enfans , qu’il a rendus à la vie, à la société, étaient venus demander leur père à Passemblée législative. Elle avait vu couler leurs larmes , elle y avait mêlé les siennes; mais, impuissante et captive dans tous ses vœux , elle avait seulement recommandé Sicard au conseil exécutif. Les ministres avaient oublié de le sauver, ou ne l’avaient point osé. Un seul homme fit, par son courage, ce que n’avaient pu faire les hommes les plus puissans. Il perce la foule des assassins, dont le fer est déjà levé; (Ames sensibles, vous avez toutes retenu le nom de l’horloger Monnot!) il couvre Sicard de son propre corps; non, s’écrie-t-1il, vous n’immolerez point le père des sourds et muets , il faudra me tuer avant lui. Il se jette àleurs pieds; il leur parie avec toute l’éloquence de l'ame, et Sicard lui est rendu. Deux jours après, comme siun acte d'humanité excitait le remords chez des hommes nés pour le crime, Sicard estencore exposé aux mêmes dangers. Des députés volent à son secours , et le sauvent une seconde fois. Hélas! l’histoire des malheurs de cethomme bienfaisant ne se termine paint icis

Pendant deux ans, errant, proscrit, on invoqua en vain pour lui cette pitié qu’on avait pu exciter dans le cœur des as< Sassins du 2 septembre... mais ces jours-là aussi sont passés.

Un petit nombre de femmes périt dans ces journées. Leur aspect semblait émouvoir ces tigres : cependant madame de Lamballe avait ététrop désignée aux bourreaux pour leur échapper. Amiedela reine, dansses jours de bonheur , elle fut aussi sa compagne fidèle et dévouée dans ses longues calamités. C'était chez elle que se rassemblaient souvent ceux en qui Louis avait le plus de confiance. On l'avait su ; les journaux et la tribune même avaient retenti de cette accusation, qu’on avait extrêmement envenimée. Menacée de la proscription ;, elle n’avait point songé à la fuir; elle espérait être enfermée avec la reine, et lui donner toutes les consolations de l'amitié, Elle ne goûta pas long-temps cette faveur; elle fut enfermée à la petite Force. La haîne du duc d'Orléans la suivait. Cepen-