Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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Fréderic-Guillaume, comme toutes les ames qui sont à-Ja. fois exaltées et faibles ; avait bientôt passé de l'excès de la présomption au plus morne découragement. I] appelait autour de lui les chefs des émigrés, et leur faisait de vifs reproches. « Voilà donc, leur disait-il, l'effet de ces promesses, de ces espérances par lesquelles vous m’avez séduit, Où sont ces colonnes de Français qui devaient d'heure en heure venir grossir notre camp? quelles acelamations entendons -noussur notre passage? quelsecourstrouvons-nous dans les campagnes ? en quoi différons-nous d’une armée de Conquérans, reçue par-tont avec terreur? que nous sert d'avancer lorsque nous laissons derrière nous des périls plus grands que ceux-mêmes qui nous sont opposés?» Les frères du roi n’osaient répondre que les émigrés n'étaient point les seuls qui eussent envisagé, comme si facile à l'invasion de la France. Ils suppliaient qu’on tentât un coup: plus décisif, qui mît dans une entière déroute les armées des révolutionnaires. C’est alors, disaient-ils, qu’on pourra déserter leurs rangs, et que tous les Français oseront prononcer leurs affections pour nous.

Le duc de Brunswick frémissait de voir sa gloire compromise dans une expédition dont il avait mal calculé les chances. Ses talens militaires ne pouvaient lui apprendre à triompher d’une saison et d’un climat qui moissonnaient chaque jours ses soldats affamés. Autant il s'était abandonné aux premières promesses des émigrés, autant il se tenait aujourd’hui en garde contre leur présomption. Il consentit cependant à tenter un effort pour s'ouvrir un espace plus libre au travers de la France.

L'armée de Kéllermann était venue, le 17 septembre, se camper à la gauche de Dumouriez, sur les hauteurs de Walmy. Le duc de Brunswick sentit l'importance de le forcer dans cette position. Nous voici arrivés à la première journée glorieuse qui ait annoncé les Français dans cette guerre. Le 20 septembre, il s’engagea, depuis 7 heures du matin jusqu’a ro heures, une vive canonnade d'avant-garde. Les Francais la soutinrent avec vigueur, mais furent cependant obligés de se retirer deux fois des premières sommités qu'ils occupaient. À dix henres, l’action devint générale ; l'armée ennemie développa des forces infiniment supérieures à celles de Kellermann, qui n’avait pas plus de vingt mille hommes. Le roi de Prusse parut d’abord vouloir faire avancer sa cavalerie; mais la prudence ou la nature des lieux s’opposant à la marche, l’action ne fut qu'une longue etterrible canonnade. Ce monarque etson fils, qui règne aujourd'hui, montrèrent la plus grande intrépidité :ils ne cessèrent de rester exposés au feu : l'artillerie francaise montra : clans cette journée toute sa supériorité sur l’artillérie prus-

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sienne, Nos soldats S’apcreurent que la plupart des boulets qui