Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

Aa nl DIRECTOIRE

fasa une escorte. L’apologie qu’il publia n’est point claires Un fait qu'il prend soin d'établir, mais qu'il ne prouve re NN I Res Ni CR nous étions, et on déclara avec une exactitude inquiète , que seulement trois, quatre ou six ministres pouvaient aller près du capitaine.

Cet officier parut enfin. L’envoyé de sa majesté prussienne, comte de Goërtz, lui fit, au nom de tous, cette courte exposition : « Nous vou» drions savoir quelles mesures il avait prises au bruit de cette affreuse » nouvelle, qui lui avaitsans doute été portée comme à nous. Ilrépon» dit qu’à la demande du ministre de Mayence, qui ayait déjà été chez » lui, il avait envoyé un oflicier avec deux hussards. » Nous pensämes que ce n’était pas suffisant , et nous l'engageñmes, au nom de l’huma= uité, au nom du bien de l'Europe, de l'honneur de la mation alle mande, près d'être tachée par un crime sans exemple dans les annales des peuples civilisés , au nom de l'honneur de son auguste monarque , au nom de sou propre honneur, et au nom desa vie, de faire au plus vite tont son possible pour sauver ce qui pourraitétre encore à sauver.

Le capitaine répondit que c’était un malheureux malentendu ; que sans contredit les patrouilles rôdaient pendant la nuit, et qu’un pareil malheur pouvait facilement arriver ; que les ministres français n’auraient pas dû partir pendant la nuit. On lui rappela qu’il avait refusé une es corte, et qu'il avait dit au major de Harrant qu'il n’y avaitrien àcraindre pour la légation française. Il répliqua qu’il n'avait point eu d’ordre de donner une escorte ; qu’on aurait dû la demander au commandant. Le conseiller de la légation de Prusse , comte de Berndorf, dit qu'il avait demandé Ini-même au colonel, lorsqu'il avait été envoyé vers lui, s’il donnerait une escorte. « Vous l’a-t-il accordée ? » fut a réponse du capitaine.

L’envoyé de Danemarck lui ayant ensuite rappelé la conversation qu'il avait eue avec lui, et dont nous avons parlé ci-dessus : Voulez-vous, dit-il, » établir ici contre nous une inquisition ? » Enfin lorsque, passant sur toutes les considérations qui devaient nous frapper après le traitement que nous étions obligés de souffrir, nous le priâmes , le pressämes, le suppliâmes de ne pas perdre un instanf pour sauver peut-être encore la vie de quelques hommes et l'honneur de son service, il nous demanda où donc étaient les voitures des ministres, et d’autres explications , à nous que ses ordres retenaient prisonniers en ville, à nous qui venions à lui pour savoir quelle nouvelle il avait, quelles mesures il avait prises pour empêcher, s’il était possible encore , un crime qui touche de si près son honneur et celui de son souverain. Enfin nous exigeâmes de lui la promesse de détacher un officier et six hussards pour accompagner Île major Harrant, et deux hussards de Bade, sur Le grand chePin de Plitterdorf, En attendant, il était arrivé plusieurs fuyards échappés du champ de carnage, qui confirmèrent qu’en effet Les trois ministres français avaient été assassinés par des hussards de Szecklers. Le meurtre de Bonnier fut rapporté par un témoin oculaire, Le porte-flambeau.

uaud M. de Harrant déclara aux hussards que les carrosses devaient être recondanits à la ville, ils ne voulurent pas d’abord s’y prêter , soutenant que ces carrosses étaient leur butin. Ce ne fut moyennant les plus fortes menaces , et après que M. de Harrant leur eut déclaré qu’en Sa qualité d’officier, le commandement et la disposition des voitures lui appartenaient exclusivement, qu’il parvint à les faire désister de leur projet.

M. de Harrant trouva les cadavres de Bonnier et de Roberjeot par terre, horriblementmaltraités. Ne trouvant pas le corps de Jean-Debry;