Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

EXECUTIF, og

de Bonaparte. Un pardon général est accordé, et Bonaparte, rempli de ses grands projets ; s'éloigne avec sécurité d'une ville inquiète et populeuse, où 1l établit un tel ordre, qu’un seul bataillon suflit pour en répondre.

Un des résultats de la fameuse bataille d’Aboukir avait été de soumettre la Porte ottomane à l'influence des cabinets de Londres et de Pétersbourg. Elle s'irrita de l'invasion de l'Egypte dès qu’elle crut les Francais enfermés dans cette contrée. Elle joignit ses flottes et ses armées à celles de l’Angleterre : elle préparait une double expédition pour attaquer l'Egypte par mer et par la Syrie. Bonaparte voulut la prévenir en marchant contre Ahmet-Djezzar , pacha d’Acre, gouverneur si féroce, que, dans un pays désolé depuis des siècles par des vexations et des cruautés impunies, on l’avait distingué par le surnom odieux de boucher. Il cherchait à se faire pardonner une longue rebellion contre la Porte en se déclarant contre les Francais; ils n’avaient point dans l’Orient d’ennemi plus sanguinaire et plus acharné. Bonaparte voulait le châtier. En portant ses exploits dans l’Asie, en mêlant des négociations aux combats, en rassurant, par des actes de protection, la Turquie, qu'il effraierait par ses victoires, en s’alliant avec la Perse, il pouvait accomplir un projet que tant de grandes choses exécutées ne faisaient plus regarder comme impossible; c'était celui d'amener de si loin des secours à Tipoo-Saïb, et d’arracher les Indes à l’Angleterres Un seul obstacle apporté par la fortune nuisit à l'exécution de cette vaste pensée. Les Anglais, en s’emparant de quelques bâtimens qui portaient l’artillerie de siége que Bonaparte avait jugée nécessaire à ses diverses entreprises, sauvèrent autant leur puissance maritime que par le combat d’Aboukir. Bientôt d’autres événemens plus importans interrompirent ce projet, qui s’annoncça par d’éclatantes victoires.

Dans le mois de Janvier 1599, Bonaparte, laissant le général Desaix suivre le cours de ses victoires dans la HauteEgypte, et après avoir placé de fortes garnisons dans tous les ports de l'Egypte que les Anglaïs pouvaient menacer, marcha vers la Syrie avec le reste de son armée. Djezzar-Pacha, qui avait recueilli Ibrahim-Bey avec sa troupe de Mameloucks, s'était avancé et venait de s'emparer du fort de El-Alrych. Le général Regnier fut chargé de le reprendre. Il y parvint, après avoir dispersé ou fait prisonnier un corps nombreux de Turcs et de Mameloucks qui s’opposait à l'investissement du fort. Les barbares, enfermés dans El-Alrych, ne pouvaient comprendre ce que c'était qu’une capitulation; ils l’aeceptèrent dès qu’on eut réussi à leur donner cette notion du droit des gens. Seize cents hommes posèrent les armes, et plusieurs prirent parti dans l’armée française.

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