Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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sement, et qui étaient toutes contraires au droit dela guerre. Depuis, on l’a vu proposer et exécuter d’autres expéditions u même genre. Mais il avait un ami qui veillait sur son sort; Phelippeaux D’avait cessé de combiner divers plans pour € délivrer ; il obtint enfin le prix de sa persévérance. I] réussit , à l’aide de faux ordres et par le moyen de quelques hommes déguisés en gendarmes, et peut-être encore mieux par le moyen de beaucoup d'argent employé à cette entreprise , à lui faire franchir le seuil de cette prison, et à le ramener en Angletterre. Bientôt Sydney-Smith et son ami furent conduits vers les côtes de l'Egypte et de la Syrie. Leur alliance avec un barbare tel que Djezzar-Pacha les fit assister où Participer à des scènes cruelles. « Quelques jours après un assaut que les Français avaient tenté infructueusement , les soldats { dit le général Ber» thier ) avaient remarqué sur le rivage une grande quan» tité de sacs. Ils les ouvrent ! 6 crime! ils voient des ca» davres attachés deux à deux. On questionne les déser» teurs , et l’on apprend d'eux que plus de quatre cents chrétiens qui étaient dans les prisons de Djezzar en ont » été tirés par les ordres de ce monstre pour être liés deux » à deux, cousus dans des sacs » et jetés à l’eau.» Pendant que les Français s’essaient à force d’art et de courage à suppléer aux moyens qui leur manquent pour le siége , ils apprennent qu’il se forme contre eux une de ces ‘immenses armées que l'Asie est habituée à produire. Les Turcs, les Arabes, les Mameloucks, des nations qui se détestent, se réunissent sous les mêmes drapeaux, et sont enflammées des mêmes fureurs que si une nouvelle croisade mettait le Croissant en danger. C'était à la voix des Anglais que cette tumultueuse Jevée d'hommes s'était formée, Si Bonaparte ne fût allé la chercher dans le cœur de la Syrie, elle fût devenue, au bout de quelques mois , formidable à l'Egypte : la dissoudre était le but principal de son expédition. 1 Y parvint avec rapidité.:Ses lieutenans*firent des actions d’éclat en le secondant. Avecttrois cent cinquante hommes d'infanterie et cent cinquante chevaux, le général de brigade Junot poursuit, à la vue de l'avant-garde ‘ennemie, sa route sur Nazareth , dont'il est. éloigné-de quatre lieues. Il ose descendre dans la plaine ; il y soutient un combat contre trois mille hommes de cavalerie , et la poignée de braves qu’il commande enlève cinq drapeaux aux ennemis, tue ou blesse six cents hommes, et force le reste à la retraite, gravit les hauteurs dont ils sont descendus, et plante ses drapeaux à Nazareth. Ce brillant exploit était le prélude de la bataille du Moat-Thabor.

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