Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

2h4 APPENDICE.

Guillaume-le Conquérant, duc de Normandie. Tout le monde se souvient encore du fameux camp de Boulogne et de ces bateaux plats, dont Faventurier, connu sous le nom de M. de St-Germain, avait autrefois donné le plan au maréchal de Belle-Tsle. Tout ce grand appareil n’émpécha point que la France ne perdit définitivement St-Domingue, où Dessalines s’arrogeait le pouvoir suprême et rendait à l’île son ancien nom d'/Zaïtr.

Le même esprit qui avait agité l'Ouest et avait provoqué la catastrophe du 3 nivôse, n’était pas éteint; ce fut au commencement de 180/, que l’on révéla au public la conspiration de Georges Cadoudal. Le général Pichegru , déporté à la Guiane, était parvenu à s'échapper et s'était réndu en Angleterre, où il avait fait acte de soumission envers les princes français. Arrivé furtivement à Paris, il chercha à voir et vit effectivement Moreau; celui-ci qui serendait suspect par ces relations, fut arrêté chez lui dès le 15 février ; Pichegru et Cadoudai échappèrent quelque temps aux recherches.

Le consul, à qui ces diverses conjurations donnaient le moyen de se défaire de ceux qu’il redoutait, s’en servit encore pour persuader que la tranquillité de l’état ne pouvait être affermie que par une puissance plus forte et moins divisée. Cetrône que l’on tentait de rétablir par des complots, il résolut de l’occuper. Mais où ne conduit pas l’aveugle ambition? Au lieu de se faire pardonner le prodige de sa nouvelle fortune, il se souilla d’un crime inutile et commença son règne par un assassinat! Rien ne peut affaiblir l'horreur qui environne le souvenir de la mort du malheureux duc d’Enghien. Ce fut le 4 mars, qu’il s'immola cette grande victime. On assure que jusqu’à son dernier moment ce jeune prince qui promettait, de devenir un grand homme, menaçait ses bourreaux de la vengeance de celui-là même qui avait ordonné son supplice. Le jubilé en mémoire du rétablissement de la religion, que l’on célébra quelques semaines après, ne parut qu’une dérision froide et cruelle; le code civil, proclamé vers la même époque rappela que la justice venait de recevoir une sanglante atteinte, et les impôts indirects abolis par la révolution et rétablis alors sous le nom de droits réunis, annoncèrent le retour de la fiscalité, Le 20 avril, le tribun Curée fit à ses collégues la proposition formelle d'élever Napoléon à l'empire. Malgré la vive opposition de Carnot qui, s’il n’eût pas siégé pendant une année parmi les bourreaux de la France, pourrait être considéré comme un républicain digne des beaux jours de Rome et de Sparte, le tribunat adopta cette proposition que l’on transmit au sénat. Ce corps fit parvenir au premier consul une adresse où il lui disait : « Citoyen premier