Trois amies de Chateaubriand

354 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND

tendant qu’on nous la confie, je vous embrasse et suis à vous de cœur... » Chateaubriand et Béranger n’avaient pas la même esthétique.

O (Page 276).

Sur la solitude d’Herblay, nous avons une lettre qu'adressa, en 1842, Hortense à Chateaubriand; et même, c’est la seule des letires d'Hortense à Chateaubriand qu’on ait retrouvée. En voici quelques lignes : « Il y a ici, dans la Seine, une île assez grande, abandonnée à la nature, couverte de hautes herbes, d’arbres en liberté et d'animaux sauvages. C’est là que je vais penser à vous : on y entend le bruit des colibris, le frémissement des saules, les doux murmures de vos déserts d'Amérique : il y a une odeur de plantes marines et de mauves bleues dont vous orniez le front d’Atala. » Charmante imagination, qui pare si bien le réel! Et voilà parler à un homme de lettres, pour lui plaire infiniment. Hortense ajoutait, avec esprit, gamine alors : « Je vous suis fidèle à outrance, dans ma solitude. » Dans ma solitude est là comme un serment.

P (Page 288).

Le livre n'avait pas été publié tout à fait, mais imprimé, — et, d’ailleurs, mis en vente sous les galeries de l’Odéon. Hortense ne manqua pas de l’adresser à George Sand, qui lui écrivit : « Je vous admire », et qui publia un article d’éloges dans Le Temps ; elle décernait à l’auteur « une couronne de roses à feuilles de chêne », coiffure excellente, Hortense, qui avait fait imprimer son