Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

102 UN REMPART CONTRE L ALLEMAGNE

pas économie d'intelligence dans le pays. À côté de nombre de brillants politiques, les Jtaliens nous donnèrent les premiers maîtres de la science politique. Machiavel et beaucoup d’autres formulèrent les nouvelles idées politiques. Il y avait en Italie une parfaite harmonie entre la vie politique et la vie intellectuelle. Ses plus grands hommes n'ont jamais éprouvé pour la politique cette aversion complète qui caracrise les intellectuels allemands les plus remarquables. C'était un autre monde, une autre mentalité.

Pendant des siècles, pas plus que l'Allemagne, l'Italie ne fut capable de créer un Etat unifié. Rome, l'Eglise, tel était l’ennemi le plus implacable d’une unité nationale en Italie, tandis qu'en Allemagne un si dangereux obstacle n'existait pas. La création de l’unité allemande coûta bien moins de sang el d'efforts que la création de l’unité italienne, et les fils des fondateurs de l'Italie moderne sont d’une habileté politique bien plus grande que les fils des vainqueurs de 1870. |

La vie constitutionnelle présente deux types politiques : le type italien, qui a fondé un régime parlementaire uni à -la-plus grande liberté politique, et le type allemand, dans lequel la négation de tout principe parlementaire n'est que trop visible. En Italie se développa une vie politique très active, libre, sans obstacles et attirante, tandis que l’Alle-

magne donnait naissance à un système qui est tout à fait

opposé à l'idéal politique français et anglaïs.

Le régime autoritaire de l'Allemagne (nous ne pouvons que le constater) est deyenu la base de son barbare impérialisme. De même, l'Italie tend vers un autre impérialisme, plus perfide, mais moins barbare. L'évolution économique de l'Ttalie à fait oublier les aspirations du risorgimento politique. Le vieïl idéalisme a disparu et les tendances commereiales ont fait naître une nouvelle mentalité. Des considérations pratiques ont imposé à l'Italie de nouveaux penchants impérialistes. La soif de la richesse a englouti l’idéalisme