Une mission en Vendée, 1793

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UNE MISSION EN VENDÉE, 1793. if

cats de civisme que tant de mauvaises municipalités avaient prodigués aux plus mauvais citoyens. Le rappel de Baulieu et d'Hamabert a aussi fait le plus grand bien. Les patriotes s’'embrassaient en pleurant dans les rues ; la joie était publique et universelle ; on aurait dit que là riait, pour la première fois, l'aurore de la liberté. Les députés Lacroix, Legendre et Louchet sont arrivés pour faire exécuter les décrets bienfaisants de la Convention nationale, et le peuple à vu en eux ses libérateurs. J'ai passé deux jours avec eux, occupé à leur transmettre une partie des renseignements que j'avais pu recueillir ; et, ma mission étant remplie dans la ville du Havre, où je n'ai peut-être pas été inutile à la cause de la liberté, j'en suis parti pour me rendre à Cherbourg.

« On s’est plaint vivement à moi du chef d'artillerie Baudesson et du major de place Fouillet. On leur reproche leur morgue nobiliaire, leur rouille aristocratique, leur nullité de moyens et de patriotisme.

« La frégate la Seine qui est encore sur le chantier du Havre et dont la construction s'achève, doit être commandée par Duplauci, doublement suspect, comme cidevant noble et comme aristocrate. Le ministre de la marine avait promis de ne jamais employer cet homme qu'on lui avait dénoncé; et cependant il vient de le nommer capitaine pour commander la Seine. Il importe de réformer ce choix.

« Après vous avoir parlé des mauvais, je dois vous parler des bons. Je sais que vos occupations ne vous permettent pas d'entrer dans tous ces détails que je vous transmets seulement pour que vous veuillez les faire passer aux ministres. Car en provoquant la destitution de ceux qui sont indignes d'occuper des emplois publics, on doit y appeler, en les faisant connaître, les