Une mission en Vendée, 1793
Lu
UNE MISSION EN VENDÉE, 11983. 19
casernes, le chantier, le bassin, et vois Ans marins tous animés d’un bon esprit.
DISCOURS A LA SOCIÉTÉ POPULAIRE
Je me rends à la séance du Club dont j'avais hier provoqué la convocation. Car avant mon arrivée il n'y avait que deux séances par semaine, et j'en ai fait délibérer une chaque jour, afin que le bienfait de la lumière que répand la société patriotique soit journalier, comme le bienfait de la lumière du soleil. Je parle aux républicains de Cherbourg de l’état de la ville de Caen où l’air de la liberté souillé par le souffle impur du fédératisme n’est pas encore purifié ; où le Club royaliste des Carabots n’est pas encore remplacé par un Club républicain, où le peuple n’a aucun centre de réunion, aucun foyer d'instruction et de patriotisme, où les riches irrités de leur défaite conservent encore une morgue insolente, et paraissent méditer en silence des conspirations nouvelles, où la contre-révolution semble n'être point anéantie.Je montre quelle est l’importance de ramener le peuple du Calvados enraciné dans de longues erreurs, et que la force seule a, jusqu'à présent, arraché à l’'égarement dont il avait été la proie. Je fais délibérer par la société républicaine dé Cherbourg, que, jalouse d'étendre au loin la salutaire influence de ses exemples et de ses principes, elle enverra des commissaires à Caen, pour y réveiller l'énergie républicaine, relever les patriotes abattus, rétablir la société populaire, pour offrir une masse imposante aux commerçants, aux muscadins, aux aristocrates et aux riches, et seconder les députés en mission dans le travail important et difficile de l'épurement de l'esprit public. J'allume dans tous les cœurs