Čovek i inventivni život

180 l boxnxaap Il. M. Aypurh

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quelque chose d’inconnu, dont la possibilité d'existence puisse être mise en doute ? Non, il réclame des faits positifs, incontestables. Un tel principe existe dans la nature et il dirige toute la civilisation matérielle de l’homme. Et ce principe s'imposant à notre spéculation biologique se trouve précisément là où sa présence nous paraît nécessaire : nous le trouvons dans la vie, et, heureuse éventualité, dans notre vie propre, ce qui nous permet de l’étudier « du dedans». La clef du mystère ne pouvait être mieux mise à notre portée.

Si nous ne connaissions pas notre esprit par l’introspection, le caractère même de la vie et du monde vivant demeurerait à tout jamais impénétrable. De même, pour qui ignorerait les sentiments humains, l’amour maternel, par exemple, il n y aurait dans les pleurs et les sanglots d’une mère sur son enfant mort que des phénomènes glandulaires et des troubles d’innervation du diaphragme, le phénomène psychique profond de la douleur et du malheur restant pour lui insondable.

Il n’y a que la vie qui puisse se comprendre elle-même.

Si le facteur spirituel qui s'impose dans le problème de l’existence du monde vivant, tout en étant un fait, se trouvait ailleurs que dans l'être vivant, on se poserait la question suivante comment a-t-il eu prise sur le matériel dont il était éloigné Mais cette question ne se pose pas, puisque l'esprit se trouve associé à la vie, et uniquement à elle. Nous trouvons réunis l’artisan et son œuvre.

Une autre chose importante sur laquelle on ne saurait trop insister. Si l’esprit n’était qu'un fait de conscience, un fait subjectif, un sentiment auquel on aurait par extension attribué une puissance matérielle dans la formation du monde vivant, cette hypothèse aurait un caractère métaphysique et manquerait de la base sur laquelle nous fondons notre raisonnement, à savoir que l'esprit se révèle surtout par son caractère efficient, par la prise qu'il a sur le monde physique, sur la matière et l'énergie. L'esprit humain est comparable à ce point de vue aux forces cosmiques les plus puissantes. Il doit être ajouté aux agents auxquels la géologie attribue les changements de la face de la Terre. Aueun facteur n’a jamais eu tellement d'influence (souvent négative, hélas !) sur la flore et la faune que le facteur de l’intelligence et de la volonté humaines. Il n’y a pas de doute que l’époque géologique actuelle sera caractérisée par les changements produits à la surface de la Terre par l’activité intelligente de l'esprit humain et par les restes « fossiles > de ses arts et de son industrie.

S'il est aussi évident que nous le prétendons que dans la formation du monde vivant il y ait un facteur naturel d’invention, comment se fait-il qu’on ne montre pas plus d’empressement à le reconnaître ? C’est parce que l’on est tenté par le mirage

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