Du role des légistes dans la Révolution : discours prononcé à l'audience solennelle de rentrée la 3 novembre 1880

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considérable. La cognée avait frappé ce chêne antique de la féodalité, dont Montesquieu a dit que « l’œil n’en « aperçoit pas les racines et qu'il faut percer la terre « pour les trouver. »

Il était réservé à l’Assemblée Législative et à la Convention de compléter l’œuvre commencée, et de faire disparaître tous les vestiges d’un régime qui avait provoqué les colères et les haïnes de la nation.

2 3. COMITÉ ECCLÉSIASTIQUE

Je ne veux point, Messieurs, entrer dans le détail des résolutions du comité ecclésiastique et des décisions de l’Assemblée sur la constitution civile du clergé, sur la vente de ses biens et l'établissement du budget des cultes. Ces faits, si anciens, sont cependant des faits nouveaux, des faits contemporains; ils appartiennent à la discussion actuelle, et ils seront rappelés, critiqués etcommentés lorsque le problème des rapports de l'Église et de l'État sera agité au sein du Parlement. Mais si je m'impose de garder un silence absolu sur ces travaux du comité ecclésiastique, qui tiennent du reste beaucoup plus au domaine de la politique qu'au domaine législatif proprement dit, je ne dois pas taire la résolution de l’Assemblée supprimant, (L. 10 février 1790), sur le rapport de Treilhard, les vœux perpétuels et, sur un second rapport, tous les ordres religieux dans lesquels on faisait de pareils vœux. Sous la Législative, la loi du 18 août 1792 devait étendre cette suppression à toutes les congrégations reli-