Essai sur les dernières années du régime corporatif à Genève : (1793-1798)

ms.

« République des citoyens à abandonner leur patrie pour « porter ailleurs leur industrie, pour établir et soutenir « dans l'étranger quelque nouvelle fabrique.

« 2° Que la peine de bannissement perpétuel et de « confiscation des biens soit prononcée contre tout Gene« vois qui quitterait la patrie dans ce mauvais but. « Quelles mesures, citoyens révolutionnaires, ne doiton pas prendre à cet égard ? Quand on considère que ce sont des Genevois et des Genevois dont quelques« uns sont, ensuite, venus mourir à la charge des bourses « publiques. qui ont soutenu ces nouvelles fabriques qui «nous envoisinent |! Quand sous l’ancien régime les « riches égoïstes laissaient moisir, si l’on peut parler « ainsi, leurs trésors dans leurs coffres, plutôt que de « s'en servir à occuper leurs braves et vertueux conci« toyens, il était permis aux malheureux d’aller loin de «leur patrie chercher une pénible subsistance qu'elle « leur refusait. C'était. n'en doutons pas, un des moyens « qu'emplovait l'aristocratie pour tenir le peuple dans la « pauvreté et la servitude: le travail dépendait des aristo« crates. à leur premier caprice les comptoirs se fermaient « et les infortunés pères de famille pliaient sous le joug « pour ne pas mourir de faim. Oui, dans ces siècles de « fer, il importait peu de faire fleurir la fabrique à Ge« nève, il pr peu que les fabriques étrangères « fissent avec les siennes une concurrence nuisible, une « concurrence — nous le disons ouvertement — capable « de ruiner notre patrie et de porter une atteinte mortelle « à notre précieuse indépendance. Mais l’état des choses «a changé ; le Peuple connaît enfin sa dignité ; il a « repris l'énergie qu'il avait presque perdue ; il s'occupe « d'établissements qui ont pour but son bonheur ! C'est « pour les favoriser, ces établissements, que nous vous « invitons, Citoyens révolutionnaires. à prendre nos « demandes en sérieuse considération.

À

<« <«

RARFRR

À

AAA

À

À

À

« GirARD. dit GUERRE, secrétaire. »

« L'Assemblée adopte le premier article de la proposition à l'unanimité de 78 voix. Elle rejette le deuxième article, motivé sur ce qu'il est excessivement louche, et qu'il en pourrait résulter de grands inconvénients, même pour la fabrique. si on l'acceptait. »