Histoire de la liberté de conscience : depuis l'édit de Nantes jusqu'à juillet 1870
DE HENRI IV 4 LA MORT DE MAZARIN 27
« servation des Édits » et en eflet, huit jours après, à la requête des députés généraux, et pour contenir les Huguenots en leur devoir, elle rendit une déclaration (22 mai) confirmative de l'Édit de Nantes et dont les considérants sont encore animés de l'esprit de Henri IV. « L'expérience ayant « appris aux rois nos prédécesseurs, disait la Reine, que la « fureur et la violence des armes n'avaient pas seulement été « inutiles pour faire retourner à léglise catholique leurs « sujels, mais dommageables, qui fut cause qu'ils eurent « recours à la douceur... »
Louis XII, à sa majorité, publia une déclaration (1° octobre 1614), par laquelle il confirmait tous les précédents édits de pacification.
Les États généraux s’ouvrirent à Paris le 27 octobre 1614 sous la présidence d'honneur du jeune roi, mais sous la direction effective du rusé chancelier de Sillery. Tandis que le Liers-élal était favorable à la liberté des cultes, le clergé gallican, si jaloux de ses droits, ne montra guère de respect pour ceux des autres confessions. Comme la si finement observé M. Georges Picot', il ne voulait ni du retour aux guerres de religion, ni de la tolérance qui lui semblait une abdication de sa foi. Ainsi par l’article 242 de ses cahiers, la Chambre ecclésiastique exprimait le vœu : « que l’exer« cice de la religion prétendue réformée fût interdit et dé« fendu en ce royaume. Mais, disait-elle, au cas que Votre « Majesté ne püt de présent empêcher ledit exercice, qu'au « moins en attendant que la bonté divine y ait pourvu, il « plaise à Sa Majesté de ne rien permettre à ceux qui en « font profession, que ce qui leur était permis au décès du « feu roi et casser et annuler tout ce qu'ils auraient entre« pris durant le temps de sa minorité. »
L'article 247 voulait qu'on interdit aux ministres de la religion prétendue réformée d'aller aux hôpitaux visiter les malades de leur culte. L'article 293 demandait que lon
1. Histoire des Etats généraux, W, p. 220.