Histoire de la liberté de conscience : depuis l'édit de Nantes jusqu'à juillet 1870

35 LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE EN FRANCE

« Leslante réformée que cette liberté de conscience marquée

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par les Édits n'est que pour eux. [est donc temps, Sire, « d'empêcher qu'ils ne létendent en faveur des catho-

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« liques ! »

L'assemblée de 1670 interdit les mariages mixtes qui étaient célébrés par certains curés, après que le contrat avait été signé devant le notaire, — bien qu'ils fussent formellement autorisés en Alsace par une Déclaration royale — et réclama la suppression de Académie de Saumur et la destruction des temples de Charenton, Marscille et Saumur.

L'archevêque d'Arles demanda, au nom de l'Assemblée de 1679, qu'il fût permis aux prêtres d'entrer chez les huguenols malades, même sans être appelés, et insisla pour qu'on défendit aux catholiques de changer de religion.

L'assemblée du Clergé, en 1680, députa au roi, A. Colbert, évêque d'Auxerre qui, dans sa harangue (ro juillet) exalla les victoires que Louis XIV avait remportées sur l'hérésie, par la démolition des temples et lexclusion des Réformés de toutes les charges civiles et militaires. Encouragée par le chiffre de 25 000 Protestants convertis qu'on lui a annoncé, celle même Assemblée porta à 65 625 livres le chiffre des pensions à donner à ceux-ci. Après avoir préconisé, dans sa circulaire aux évêques, l'emploi des prédications et conférences amiables, pour convertir les « errants », l’Assemblée de 1681-82, dans son « Avertissement pastoral aux prétendus Réformés » en vint à prononcer ces paroles menaçantes : « que si vous ne cédez pas aux instances de la « charité, la grâce de la paix que nous vous offrons relournera « à nous, et, comme cette dernière erreur sera la plus crimi« nelle, vous devez vous attendre à des malheurs plus « funestes, plus épouvantables que tous ceux qui vous sont « arrivés depuis le schisme ! »

Enfin, à l'assemblée de 1685 (mai-juillet) M de Harlay, archevêque de Paris, qui présidait, déclara « que l'Édit de

« Nantes ne pouvait pas servir de loi générale, en raison des