L'école de village pendant la Révolution

52 CHAPITRE II.

créé le Bulletin des lois pour l'envoyer à toutes les communes.

Avant l'époque de la Convention, les maîtres d'école n’eurent point à enregistrer de décrets qui les concernassent. Au mois d'octobre 1790, Talleyrand fit déclarer à l'Assemblée nationale qu’elle ne s’occuperait d'aucune des parties de l'instruction avant que le comité de constitution eût présenté un travail sur cet objet!. C'était déja l’usage parlementaire d’ajourner les réformes partielles même les plus urgentes jusqu’à la confection des lois générales, dont la discussion est trop souvent remise indéfiniment. L'Assemblée nationale finit par faire une constitution, mais n’eut point le temps de rédiger une loi sur l'instruction. Il ne sortit des délibérations de ses comités qu’un rapport volumineux, où Talleyrand résumait les conclusions de ceux qui voulaient imprimer un caractère national et pour ainsi dire patriotique à l'instruction.

Maisl'Assemblée nationale, malgréses intentions favorables à l'instruction primaire, lui porta préjudice par ses décrets sur les droits seigneuriaux, sur les biens ecclésiastiques et sur la constitution civile du clergé. Les allocations ou les indemnités que donnaient certains seigneurs furent supprimées ?.

4 Réimpression du Moniteur, NI, 115.

2 Il est bon d'observer, dit un citoyen de Chalais, que la plupart des instituteurs recevaient autrefois une indemnité des seigneurs. (Archives nationales, A.F. III, 494),