L'école de village pendant la Révolution

60 CHAPITRE III.

à établir des écoles primaires réclamées par les départements et les sociétés populaires. »

On déclara en effet qu’on en établirait, et sept décrets vinrent du 12 décembre 1792 au 25 octobre 1795 répéter qu’elles allaient être fondées!. Notez que le texte de ces décrets ne laisse pas soupçonner qu'il existe des petites écoles et que c’est une création absolument nouvelle qu’on annonce. Les termes de la rédaction ont pu induire en erreur les historiens, qui jugent de la réalité par les apparences et qui ont une confiance absolue dans les affirmations officielles. Dans tous les temps et surtout aux époques de révolution, il faut moins se préoccuper des dispositions des lois que de la manière dont elles ont élé exécutées. L'intérêt des études locales est de faire connaître les effets des lois générales sur des points déterminés du territoire. Ces effets furent trèsrestreints pour l'instruction primaire.

Les décrets de la Convention ont laissé plus de traces dans les mots et dans les idées que dans la réalité. Ils ont créé les mots d'instruction primaire et d’instituteurs qui n'étaient pas encore entrés dans le vocabulaire officiel, et qui s’y sont maintenus. Ils ont soulevé, sans les résoudre, les

4 Voir sur ces décrets : Maggiolo, Du droit public et de la législation des peliles écoles de 789 à 1808, Nancy, 1878, p. 38-56, et l’article Convention de M. J. Guillaume dans le Dictionnaire pédagogique, 1"° série, 520-571,