L'impôt des gabelles en France aux XVIIe et XVIIIe siècle : thèse pour le doctorat

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comme le Havre (1), Dieppe et son faubourg le Polet qui avaient le privilège de faire venir directement des marais de Brouage, le sel nécessaire à leur consommation pour deux années. Fécamp et Saint-Valery-en-Caux qui pouvaient prendre 10 et 5 muids par an de sel de Brouage. Eu, le Tréport, le Bourg-d’Aullt, Saint-Valery-sur-Somme et Honfleur avaient le privilège de prendre à Brounage le sel nécessaire à leurs provisions pour les grosses et menues salaisons.

Pour leur plus grande commodité, ces villes pouvaient prendre leur provision aux greniers royaux au prix Marchand (2). Elles étaient tenues d'observer certains règlements qui avaient paru nécessaires pour éviter les abus.

La ville de Cherbourg avait le privilège d’user de sel blanc des marais du Croisic pour les menues salaisons. Pour les grosses salaisons elle était obligée de prendre du sel gris de la ferme (3).

Pays de Quart Bouillon. — On donnait le nom de pays de « Quart Bouillon » à une partie de la Normandie, où l’on fabriquait du sel en faisant bouillir dans des vases de plomb du sable imprégné d’eau saline et qui devait son nom à cette circonstance, que le roi prenait le quart

4. Le [Havre jouissait du privilège d’exemption d'impôt sur le sel ou de franc-salé, en vertu de lettres patentes d'août 1520 et de décembre 1522, que lui avait accordées François Ler.

2. Ordonnance 4680, titre XIV, art. 5.

3. 1d., art. 53 et lettres patentes, 99 mai 1722,