L'oeuvre sociale de la Révolution française

36 INTRODUCTION

dessous d’un autre, il est un homme dont le droit a été lésé. D'où il suit qu'à être au-dessus de lui tu es un usurpateur. Loin d'étaler ta supériorité, tu dois la dissimuler et te la faire pardonner par le respect à l'égard de celui qui en est privé. Je n’exalte pas les humbles, mais je les rétablis en leur rang, qui est celui de tout le monde. Homme, que rien de ce qui est humain ne te soil étranger, ni indifférent, ni considéré par toi comme inférieur. »

Ainsi ne parle pas Zarathoustra, et tant sans faut, mais ainsi parle l'Égalité. Elle ne laisse pas d'avoir son influence sur les esprits et sur les cœurs. Et c’est ainsi qu'elle rejoint ou veut rejoindre la charité évangélique. Les prêtres qui se sont entètés de la Révolution française, un peu avant le milieu du siècle dernier, y ont été amenés par ce chemin. Ils ont vu dans l'égalité un souvenir de l'Évangile. L’Égalité n’est point du tout dans l'Évangile ; et j'ai pris un peu le soin d'en avertir d'avance; mais on peut ly voir avec un peu de bonne volonté, en l’y mettant sans trop d'effort. L'Évangile tient tout entier dans le mot amour,et ce mot est synonyme de fraternité, et la fraternité comporte une certaine égalité ou en suggère l'idée. Le christianisme est égalitaire comme monothéisme opposé à la hiérarchie des

dieux du polythéisme; il l'est en nous déclarant

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