La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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Le problème de la scission entre l’église bulgare et l’église universelle patriarcale et antinationale a revêtu un caractère national et politique. Toute l’activité développée autour de la création d’une église bulgare indépendante, dite Exarchat bulgare, est intéressante et mérite toute VPattention, même si l’on se contente d’en exposer les points principaux. Cet exposé est nécessaire surtout, parce que des documents authentiques tirés des Archives du ministère des Affaires étrangères russes, et signalés par le ministre actuel de Russie en Serbie, le prince G. Troubetzkoï, il découle que l’Exarchat bulgare, telqu’ils’est présenté au monde, estl’œuvre du gouvernement ottoman‘.

Le prince G. Troubetzkoï écrit :

L'année 1868 fut une année très favorable aux Bulgares. La question crétoise tourmentait les Turcs. Le gouyernement ottoman était à la veille d’une guerre avec les Grecs. Fidèle à sa politique traditionnelle, la Porte a essayé d’un remède intérieur, dans les limites de l'Empire, contre l'action de l’élément grec, remède qui se tourna contre elle. Il est naturel que, dans un moment aussi critique, la Porte n'ait pas marchandé son appui et ait comblé les Slaves de toutes sortes de promesses. Cependant, la Porte s’inquiéta, quand elle eut connaïssance des tentatives de rapprochement faîtes entre les Bulgares et la grande Eglise. Elle s’appliqua,

‘ Revue d'histoire diplomatique, La politique russe en Orient, par G. Troubetzkoï, 1907; Délo, fase. janvier à juin, Belgrade, 1914.

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