La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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Le nouveau règlement devait, selon son projet, renfermer les points suivants :

1° Les Bulgares choisissent librement les membres de leur clergé ;

2° Les églises qui ont été édifiées grâce aux subsides provenant de la population bulgare restent leur propriété nationale et ils obtiennent le droit d’en édifier de nouvelles ;

3° Dans chaque éparchie, les métropolites et les évêques bulgares élisent un siège autre que celui occupé par les évêques grecs ;

4° Constantinople sera le siège d’un synode spécialement bulgare, représenté par le chef de l’église bulgare ;

5° Toute latitude est laissée à ceux des Bulgares qui désirent rester sous l’autorité des évêques grecs ;

6° La Porte reconnaîtra la suprématie spirituelle du Patriarche et son nom sera évoqué lors des offices divins.

Voilà le projet que Fuad Pacha, ministre des Affaires étrangères, communiqua aux Bulgares, malgré la promesse contraire qu'il avait donnée au Patriarche (Grégoire VI). Le mauvais vouloir des Turcs était plus qu'évident et le général Ignatieff, alors ambassadeur de Russie à Constantinople, n’a pas manqué de le faire savoir à Fuad Pacha.

Grégoire VI, informé du projet de Fuad Pacha, se décida à réunir aussitôt le Concile æcuménique à Constantinople, qui seul avait la compétence