La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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voulue pour apporter une solution à ce conflit entre les Bulgares et le Patriarcat. Les Turcs se sont élevés contre la réunion du Concile œcuménique et ont incité les Bulgares à la révolte. En même temps, la Porte les à poussés à créer une église autonome, à choisir eux-mêmes leurs évêques et à fonder un Synode. Une fois cet acte accompli, on leur promit aussitôt le firman qui consacrerait la nouvelle situation. Les Bulgares se hâtèrent donc de mettre à exécution le bon conseil des Turcs. Les métropolites de Philippopolis, de Sofia et de

Lovets, tous trois Bulgares d’origine, furent les

premiers à envoyer leur démission au Patriarcat œcuménique. Puis ils établirent un Synode dans l'espoir qu’il serait reconnu par le Saint Synode de Petrograd. Le général Ignatieff adressa alors au chancelier prince Gortchakow, la dépêche suivante :

Notre situation devient très délicate: nous ne pouvons pas accepter qu'on fonde un Synode à Constantinople, nous ne pouvons pas davantage faire cause commune avec une église autocéphale, tant que celle-ci n'aura pas été reconnue par le Patriarcat. Dans le cas contraire, nous nous aliénerions non seulement le Patriarche œcuménique, mais aussi tous les Patriarches de l'Orient, ainsi que tous les Grecs, D'autre part, si nous ne reconnaissons pas la hiérarchie bulgare, les slaves nous considéreront comme leurs ennemis. En outre, les Bulgares pourront se ficher et s’abandonner par dépit à l'influence occidentale et aux Turcs, se tourner vers Rome et accepter l'Union.

La question de l'Exarchat a empicté sur les inté-

‘ Dépêche du général Ignatiell, Péra, le 29 octobre/11 novembre 1868, n° 271 {cité dans l'ouvrage du prince Troubetskoï).