"La Guzla" de Prosper Mérimée : étude d'histoire romantique (oštećen primerak)

(< LA GÜZLA » EN FRANGÉ.

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disons toutefois que tous ses titulaires ont fait une large place à la poésie serbe : Cyprien Robert, auteur d’un remarquable ouvrage sur les Slaves de Turquie ; Alexandre Ghodzko, auteur des Contes des paysans et des pâtres slaves; enfin le représentant actuel des éludes slaves en France, M. Louis Leger. Quelques autres écrivains, non moins zélés, contribuèrent à faire connaître en France les piesmas. Une dame russe, la princesse Kolzoff-Massalsky, donna, sous le pseudonyme de « M me Dora d’lstria », de nombreux articles à la Revue des Deux Mondes (1858-1873). Ces articles, il est vrai, témoignent plus de bonne volonté que de connaissance du sujet, mais on n’a qu’à se louer des excellentes traductions des poésies serbes faites par Auguste Dozon, ancien consul de France et professeur à l’École des langues orientales. Celui-ci avait passé une trentaine d’années parmi les Slaves du Sud ; il connaissait à fond leurs idiomes, mœurs et caractère. Son ouvrage l’Epopée serbe (Ernest Leroux, 1888) est assurément la plus exacte traduction qui existe des chants serbes L Le baron Adolphe d’Avril, qui a laissé une belle traduction de la Chanson de Roland en français moderne, ainsi que plusieurs intéressants travaux relatifs aux Slaves méridionaux, a fait en 1868 une excellente traduction des piesmas appartenant au cycle de la Bataille de Kossovo 2 . Moins rigoureux philologue que A. Dozon, le baron d’Avril a mis dans sa traduction plus de chaleur poétique que son prédécesseur. On ne peut lui faire qu'un reproche : il avait pratiqué trop longtemps la litté-

1 Première édition : Chants populaires serbes, Paris, 1859. 2 La Bataille de Kossovo, rhapsodie serbe, tirée des chants populaires et traduite en français par Adolphe d’Avril, agent et consul général de France en Roumanie, Paris, 1868.