La Serbie

Samedi 30 Mars 1918 — No13

LA SERBIE

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Les réquisitoires Lichnovsk

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jontre l'Austro-Allemagne

Nouvelles preuves de la préméditation austro-germaine

Le prince Lichnovsky ancien ambassadeur d'Allemagne à Londres, à derit un memorandum en août 1916, dans le but d’expliquer et de instifier sa position À ses amis personnels et une demi-douzaine seule ment de copies dactylographiées ont été faites. Une de ces copies a été communiquée à divers membies de la minorité socialiste, mais la manière dont elle parvint à passer la frontière allemande reste un mystère. Le mémoire fut publié d’abord par le « Politiken» de Stockholm et divulgué ensuite partout. L'authenticité de ce document est établie par le prince Lichnovsky lui-même dans la lettre qu'il a adressée au vicechancelier de l'empire M. Payer et que celui-ci a lue le 16 mars à la commission du Reichstag pour les affaires étrangères

L'autre document, la lettre du Dr Mühlon, un des directeurs de l'usine Krupp est également authentique, et le vice-chancelier allemand en pattant de ce document, a cherché à l’affaiblir par l'affirmation bizarre que

le Dr Mühlon serait un homme nerveux ! . Nous reproduisons ici i# exfens0 les deux documents qui forment le

plus formidable réquisitoire contre l'agression criminelle des puissances centrales, [

Ma mission à Londres, 1912-1914 par le prince lsichnovsky _ 1 Considérations d’ordre général k

Le prince Lichnovsky, après avoir discuté les circonstances qui ont amené sa nomination à Londres après une retraite prolongée, et exposé la situation auropéenne. d'alors, dit:

« Le moment était indubitablement favorable pour une nouvelle tentative de créer de meilleures relations avec PAngleterre. Notre énigmatique politique mrarocaine avait, à diverses reprises, ébranlé la confiance «en nos intentions pacifistes et éveillé le soupçon que nous n'étions pas bien sûrs de ce que nous voulions, où que notre intention était de tenir l'Europe dans l'incertitude, et. lorsque Floccasion se présenterait, d'humilier la France.

« Un de mes collègues autrichiens, qui avait longtemps résidé à Paris, me dit: « Chaque fois que les Français commegncent à oublier la revanche, régulièrement vous la leur rappelez en leur marchant lourdement sur lé pied ».

Le prince Lichnovsky continue:

« Après avoir rejeté la tentative de M. Delcassé d'arriver à un accord sur la question du Maroc et avoir déclaré que nous n'y avions pas d'intérêt politique — une attitude qui était en plein accord avec la tradition de la politique bismarckienne — nous avons soudainement découvert en Abdul-Aziz un nouveau Kruger. A lui, comme aux Boers, nous avions promis l'appui puissant de l'Empire allemand, au même prix et avec le même résultat. Car les deux affaires finirent comme elles auraieñt dû finir — à Moins que noûus ne nous décidâmes déjà en ce temps-là à une guerre mondiale — c'est-à-dire avec une retraite. Notre attitude a eu pour résultat de provoquer des rapprochements russojaponais et russo-britannique. Devant le péril allemand, tous les autres différends passaient au second plan. La possibilité d'une nouvelle guerre franco-allemande était devenue évidente.»

Après avoir décrit la futilité de la politique marocaine allemande, le prince Lichnovsky continue: :

« Quand je suis arrivé à Londres, au mois de novembre 1912, l'opinion perse s'était déjà calmée au sujet de Maræ. La mission de M. Haldane avait certainement échoué vu que nous avions demandé une promesse de neutralité au lieu de mous contenter d’un accord qui nous assurerait contre une attaque britannique œù une autre faite avec le concours britannique. Sir Edward Grey, cependant,

n'avait pas abandonné son idée de réaliser un accord avec l'Allemagne, et pour entrer dans cette voie il faisait une tentative dans les sphères économiques et coloniales. Avec M. von Kühimann comme intermédiaire très adroit, un échange de vues eut lieu conceruant le renouvellement de l'accord colonial portugais et larrangement sur le chemin de fer de Bagdad. Le but de ces conversalions était d'arriver à un partage des sphères d'intérêts dans les colonies ci-dessus mentionnées, ainsi que dans l’Asie-Mineure. L'homme d'Etat britannique désirait, puisque les anciennes disputes entre la France et la Russie étaient réglées, arriver à des accords semblables avec. nous. Le but de sir Ed. Grey m'était pas d'isoler l’Allemagne, mais de la décider à entrer dans un cercle déjà formé. Ayant réussi à jeter un pont entre les divisions franco-britanniques et russobritanniques, il désirait aussi éliminer autant qu'il fûl possible, les causes de friction enire la Graude-Bretagne et 1 Allemagne ct s'assurer la paix du monde par un réseau d'accords en v ajoutant éventuellement un accord sur Ia malheureuse question navale.

« C'était le programme de sir Edward Grey. Ses paroles étaient: « Arriver, sans préjudice pour les ententes amicales exis-

‘tantes avec la France et la Russie, qui

ue poursuivaient point de desseins agressifs el n'impliquaient pas pour l’Angleterre d'engagements obligatoires, à un rapprochement amical <t à une entente avec l'Allemagne ». En somine. rapprocher les deux groupes.

« En Angleterre comme en Allemagne, il y avait deux groupes d'opinions: les optimistes qui croyaient en la possibilité d'une entente: les pessimistes, qui considéraient que la guerre serait (ôE où tara inévitable. M. Asquith, sir Edward Grey, M. Haldane et la plupart des membres du cabinet libéral aussi bien que les principaux organes des libéraux, la « Westminster », le « Chronicle » et le « Manchester Guardian ». Les pessimistes étaient les politiciens conservateurs comine M. Balfour, qui m'a fourni à plusieurs reprises loccasion d'entendre son opinion, et les chefs militaires comme lord Roberts, qui prêchait la nécessité de l'introduction du service militaire obligatoire, ainsi que 14 Northeliffe ‘Presse et l'important journaliste anglais M. Garvin. Pendant mon service, toutefois, cette partie s'abstint de doute attaque et garda personnellement et politiquement une attitude amicale. Mais notre politique navale et notre conduite en 1905, 1908 et 1911 avaient produit en eux l’idée qu'un jour on arriverait à la guerre. Le premier groupe; tout comme chez nous en Allemagne, est accusé aujourd'hui de folie et d’étroitesse de vues, tandis que le second est considéré comme le vrai prophète. »

Le prince Lichnovsky poursuit en décrivant la situation durant la guerre des Balkans :

Deux politiques s’ouvraient devant l’Allemagne: agir en médiateur impartial et chercher un règlement stable en accord avec les vœux des peuples balkaniques ou suivre une politique strictement de Triple-Alliance. Le prince lui-même re-

commandait la première, mais la Wilhelmstrasse choisit la seconde. L’Autriche désirait retenir la Serbie de l’Adriatique: l'Italie voulait empêcher les Grecs d'obtenir Valona, la Russie soutenait les Serbes, la France soutenait Les Grecs. L'Allemagne n'avait aucun motif de soutenir ses alliés ét d'amener ainsi une mauvaise solution excepté le désir de consolider ce qui, dans l’opinoin du prince Lichnovsky, était une alliance réellement inutile — inutile parce qu'il était évident que l'Italie romprait son ‘alliance en cas de guerre, tandis que l'Autriche élait absolument dépendante de l'Allemagne pendant la paix comme pendant la guerre sans qu'une alliance fût négessaire. Le meilleur moyen d'accroître la tdépendance de PAutriche était de cultiver des relations amicales entre 1 Allemagne et la Russie. Le Kaiser, pour des raisons dynastiques, était favorable à un partage de l'Albanie entre les Serbes el les Grecs, mais quand je lui recommandai cette solution dans une lettre, je reçus du chancelier une sévère réprimande sous prétexte que je soutenais les ennemis de l'Autriche et disant que je devrais m'abstenir de correspondre directement avec lPempereur.

Ainsi, l'Allemagne décida de se ranger aux côtés des oppresseurs turcs et magyars pour l'amour de la Triple-Alliance une erreur fatale que le prince Lichnovsky décrit comme La plus frappante, puisqu'une soudaine attaque franco-russe la seule hypothèse qui pourrait juslifier la politique de la Triple-Alliance — pouvait en fait être rayé des précisions. Ce n'était pas seulement inutile, dit-il, mais dangereux, de prêter attention aux désirs de l'Autriche, puisque le fait de regarder la question d'Orient à travers les lunettes autrichiennes devait conduire à un comfiit avec la Russie et à une guerre mondiale.

En outre, une telle politique était faite pour aliéner les sympathies des communautés des Balkans, jeunes, fortes el pleines d’aspiralion, qui étaient prêtes à se lourner vers nous et à nous ouvrir leurs marchés. L'opposition entre les cours et les peuples, entre l'idée dynastique et l'idée démocratique de l'Etat, était clairement définie, el, comme d'habitude, nous étions du mauvais côté... En Serbie, contre noÿ propres intérêts économiques, nous soütenions la politique autrichienne de strangulation. Nous avons toujours monié des chevaux dont l'échec pouvait être prévu — Kruger, Abdul Azis, Abdul Hamid et Guillaume de Wied — et finalement nous tombâmes dans l'écurie de Berchtold.»

Le prince Lichnovsky continue à décrire la conférence des ambassadeurs à Londres en 1913 et le rôle influent &æt conciliateur joué par sir Edward Grey, qui trouva toujours, dit-il, une issue de tous les Jlabyrinthes apparents.

«Mais nous, au lieu de prendre ‘une position analogue à celle de l'Angleterre, nous appuyâmes invariablement le point de.vue de l'Autriche. Le comte Mensdorff représentait la Triple Alliance à Londres. J'étais son second. Ma tâche consistait à soutenir ses propositions. À Berlin, dominait le prudent et expérimenté comte Szôgyenyi.» Ici surgit le «casus foederis » — cétait son éternel refrain et quand je

n'aventurais à mettre en doute la coirection de ses conclusions, j'étais sérieusement {axé d’austrophobie. Sur tous les points, nous acceptâmes et soutinmes le points, nous acceptâmes et soutinmes le D'autre part, sir Grey ne soutint en fait jamais la France et la Russie. Généralement, en effet, il prit notre parti de manière à ne pas donner prétexte à un conflit. Le prétexte fut fourni plus tard par la mort d’un archiduc.»

2. La crise serbe

Vers la fin juin je me rendis, sur l’ordre de l’empereur, à Kiel, après que j'eusse reçu, quelques. semaines avant, de l'Université d'Oxford, le titre de docteur honoris causa, distinction qui depuis M. de Bunsen ne fut accordée à aucun ambassadeur allemand avant moi. À bord du « Meteor » nous reçumes la nouvelle de Ja mort du couple de larchiduc-hérilier. Sa Majesté regreltait que cet accident rendit inutiles ses efforts en vue de gagner le haut per*sonnage à ses idées. Le plan d’une politique active contre la Serbie a-t-il été établi déjà à Konopischt? Je ne puis le savoir.

Puisque je n'étais pas informé des vues et des événements de Vienne, je n'attribuai pas à l'incident une importance par trop grande. Je pus constater plus tard que dans l'aristocratie autrichienne un sentiment de soulagement a prévolu sur d’autres pensées. k

À bord du « Meteor » se trouvait comme hôte de Sa Majesté un Autrichien, le comte Félix Thun. Souffrant du mal de mer, il restait toujours dans sa cabine, quoique le temps fût très beau. Lorsque la nouvelle arriva, il fut remis d’un coup. La peur ou la joie l'avait guéri.

Arrivé à Berlin, j'exposai au chancelier de l'Empire que je considérais la situation extérieure de l'Allemagne comme très satisfaisante, puisque nos rapports avec l'Angletérre étaient meilleurs que jamais auparavant. En France également il y aväil au pouvoir un ministère pacifiste. M. de Bethmann-Hollweg semblait ne pas partager mon optimisme et se plaignait des armements russes. Je cherchai à le tranquiiliser et je lui dis notamment que la Russie n'avait aucun intérêt à nous aftaquer, et qu'une attaque russe n'aurait jamais frouvé l'appui franco-anglais, parce que ces deux pays voulaient la paix.

Je me rendis après chez M. Le Dr Zimmermann, qui remplaçait M. de Jagow, et j’appris de lui que la Russie était sur le point de mettre sur pied 900.000 hommes de troupes nouvelles. Dans ses paroles on rémarquail une mauvaise humeur ouverte contre la Russie, qui se trouvait partout sur notre chemin. [l s'agissait aussi des difficultés d'ordre économique. Que le général de Moltke poussât à la Buerre, on ne mé l’avait pas dit naturellement. Je sus cependant que M. de Tschirschky avait reçu un blâme pour avoir conseillé à Vienne d’user de modération envers. la Serbie (1).

(1) Cette information est démentie par le correspondant viennois de 1 € Frankfurter Zeitung » qui affirme avoir appris au Ballplatz que le contraire est vrai, c'est-à<dire que c'est le gouvernement de Berlin qui avait donné de telles instructions À son ambassadeur. N.d.1.R.

que notre pays représentait pour lui. Il confectionna —

fikfment æ&ncore, avait fenu à nous dire, {dans notre langue tout ce MLONL sans peine — un petit compliment d'un vocabulaire hétérojdoxe et d'une syntaxe ingénue, mais dont mul ke mous ne songea à sourire. Et horsque l'admirable musique de la garde royale joua la « Marseillaise», un grand souffle passa qu’on ne sent jamais dans les manifestalions de commanide. \

Le conlingent d'excellentes troupes qui. vient d'arriver ici sera un grand réconfort pour l'armée serbe. Ce n'est pas seulement une réserve pour une armée qui me peut renouveler el compléter ses effectifs. C'est surtout une preuve éclatante de la solidarité qui unit tous les Yougoslaves. Nul doute qué cet appoint) me contribue À galvaniser des combattants qui, après cinq ns de guerre, n'ont rien perdu de leurs qualités essentielles, et qui méritent qu’on les encourage et qu'on les soutienne.

Les Slaves du sud, qui sont maintenant sur le front de Macédoine, ne constituent pas la totalité de ceux qu’on pourrait fnetire en ligne. IL y a, ‘dans certains pays {le l'Entente, de quoi constituer plusieurs divisions de volontaires qui feraient de bonne besogne partout, mais surtout sur le front balkanique, car elles lutteraient pour la reprise du 5ol national.

Dans l'armée américaine aussi, les Yougoslaves sont nombreux : soixante à quatre-vingt mille peut-être, qu'on a envoyés lou qu'on enverra en france. Ils iutteront pour la cause commune, c'est l'essentiel, Mais si des impossibilités techniques ne s'opposaient pas à ce qu'une partie au moins de ces Slaves du sud vinssent prendre, en Macédoine, leur poste de combat, ce ‘serait, pour leurs îrères de race, d'une haute signification.

{Le Temps ».) E. THOMAS.

L'ANNIVERSAIRE DE PRERADOVITCH. — Le 19 mars de cette année tous les pays yougoslaves sous dx domination austro-hongroise ont célébré avec grande solennité ke 100e anniversaire de la naissance du grand poète croate Petar Préradovitch. À cette occasion notre collaborateur, M. le Dr Lioubo Perkovitch, nous à envoyé un article sur Préradovitch que nous publierons dans notre prochain numéro. VUE AE i

La jeunesse scolaire serbe en exil

Selon les statistiques que donne le « Journal Officiel », le nombre des élèves serbes dans des pays alliés et neutres monte à la fin de l’année 1917 à 5544. f

La plus grande partie est en France (3117), puis vient la Grèce (859), la Russie (521), la Serbie délivrée (Monastir et les environs, 426), la Suisse (313), l'Angleterre (300) et l'Italie (8). De ce nombre, 1333 étudiants fréquentent les universités, 2427 sont élèves des écoles secondaires pu autres écoles spéciales de même rang, 1784 ‘élèves des écoles primaires. \

En France nous avons: a) 1115 étudiants, dont 873 en médecine, 865 en droit, 206 en technique, 164 en lettres et 7 de beaux-arts: b) 1636 élèves aux écoles secondaires ; c) 366 élèves aux écoles primaires. |

En Suisse nous avons: a) 185 étudiants, dont 71 en médecine, 54 en droit, 14 en technique, 80 en lettres, 1 de beaux-arts, 15 autres écoles de même rang; b) 59 élèves aux écoles secondaires; €) 69 aux écoles primaires.

En Angleterre, nous avons 25 étudiants et 275 autres élèves.

En Italie, nous n'avons pour le moment que 8 étudiants.

En Grèce nous avons: a) 457 élèves aux écoles secondaires, dont 250 sont dans le collège Iserbe de Monastir actuellement à Volos (Grèce), 116-à Salonique dans la dernière classe les préparant à l'examen de maturité, et 13 au gymnase de Corfou; b) 402 élèves aux écoles primaires.

La plupart des étudiants et des élèves sont entretenus par l’État, qui paye en outre les taxes scolaires et les habille une fois par année. Les étudiants, en Angleterre, sont entretenus par le Serbian Relief Fund de Londres. En Suisse, ils sont secourus par le Fonds de Mme Grouitch et par le Serbian Relief Fund de Londres.

Nous voyons que presque la lotalité de notre jeunesse intellectuelle en exil recoit son éducation en France. Un

[civilisation française, répondant le mieux

grand nombre est en Grèce, mais la majeure partie est dans les écoles secondaires et primaires sérbes, où l’on prête une attention spéciale à l’élude de la langue française, de façon à ce que ces jeunes gens puissent, après avoir terminé leurs lycées, suivre sans difficulté les cours des universités françaises. Les éludiants serbes en Suisse sont pour la plupart dans les universités de Genève et de Lausanne, dont ils reçoivent aussi l'éducation française. C’est toute une armée intellectuelle élevée dans l'esprit français qui aura à combattre la pénétration de la Kultur

dans les Balkans et à favoriser développement de la la mentalité

et au caractère du peuple serbe.

HAIM DAVITCHO. — Nous avons le regret d'annoncer le décès de notre collaborateur, M. Haïm! Davitcho, ancien consul de Serbie. ‘

M. Davitcho s’occupait beaucoup de littérature. Il a traduit plusieurs ouvrages de l’espagnol en serbe et l’on doit à sa plume un recueil d'histoires pittoresques de la vie des Juifs de Belgrade dans le faubourg du Danube (« Sa Jalije »). En outre, il collaborait à plusieurs revues serbes.

Il fut honnête citoyen et bon patriote et se distinguait par la simplicité et la modestie de son caractère. Ses amis garderont toujours de lui un souvenir ému. f

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Société Genevoise d'Edllions et d'Impressions. — Genève