La Serbie

jai

responsabilité, qu'il

Samedi 20 Juillet 1918 — No 26

L'attentat de

— Une réponse aux professeurs allemands —

Dans une de ses récentes études sur l'attentai de Saraÿevo, M. le professeur Kohler, de l'Université de Berlin, avec la riche fantaisie qui lui est propre, a bien voulu honorer le peuple serbe des épithètes que l'on est habitué à ne trouver que dans la presse noire-Jaune. Il nous qualifie de peuple « nihiliste, anarchiste, terroriste, et dressé contre Dieu et contre tout iordre étatique. » Je prends la liberté de répondre brièvement à toutes ces invectives AINSI qu'aux autres! fé flexions du savant professeur sur la Serbie et sa prétendue culpabilité. uns

Je veux le faire, d abord parce que M. Kohler parle lui-même, dans un passage de son livre, des discussions qu'il a eues en 1908 avec moi au sujet de l'annexion de la Bosnie-Herzégovine. En outre, les jugements de Kiohler sur l'attentat de Sarajevo sont tellement différents de ses conceptions du temps béni d'avant la guerre sur le crime et la punition, sur la causalité et la à admettre

corder à ceux qui inclinaient ses.

théories antérieures, le droit de faire au moins |

des réserves au sujet des idées tendancieusef émises aujourd'hui par le savant berlinoïs. En lisant le livre de Kohler, je pensais involontairement à ce congrès international juridique tenu à Francfort-s.-Mein au miois de mai 1914, sous Ia présidence de M. Kohler. Lorsque les ravaux cificiels du congrès furent terminés, s'oTganisa une promenade en commun, aux environs de Francfort, Le but était un ancien castel romain, reconstruit par les professeurs allemands sous la surveillance du Kaiser lui-même. Après la. visilte de ce bourg, d'ailleurs dépourvu d'intérêt, les congressistes se rendürent dans ‘un. restaiu rant voisin où, pendant le repas, de beaux discours furent prononcés par les professeurs allemands sur la communauté des peuples, sur l'égalité Juridique et économique de toutes les nations, ainsi que sur le développement pacifique de Ia civilisation. Ces paroles avaient produit sur moi une impression) particulière, et je me demandais si ce n'était pas faire tort aux Allemands que d’agiter le fantôme d'uñ danger germanique. À ce moment même mon voisin de table, un avocat francfortois, très spirituel, un certain docteurG., me boufila à l'oreille: « Cher docteur, pourquoi diable faitesvous une mine si grave? Tout cela n'est que du bavardage, il n'y à pas un mit de vrai dans toute cette histoire.» Très surpris, Je, me retoumais vers lui: «Que voulez-vous dire? Je ne vous comprends pas.» «Mais, répondit-il, je pense. À l'histoire du castel romain, vous savez, motre Kaiser

aime beaucoup de tels enfantillages et nos profes-:

seurs, en. leur qualité de conseillers intimes de la Cour, s'empressent sans retard de construire de tels mirages….o

Je me demande aujourd'hui si mon ami francforlois, qui est un homme excellent, ne faisait pas allusion à d'autres mirages ! Que pense die. celà M. le conseiller intime Kohler? Etait-ce une coïncidence où autre chose ?

e

Le precès de Sarajevo eut lieu à huis-clos ! On sait que le gouvernement austro-hongroiff avait motivé son fameux ultimatum et La déclaration de guerre à la Serbie ainsi que « l'expédition punitive» contre le petit pays (expédition: transformée dans la suite par les Serbes en ‘une expédition, «punie»), par les révélations Sensationnelles auxquelles aurait conduit l'instruction! contre les auteurs de l'attentat, révélations qui, selan les dires de Vienne et de Budapest, auraient prouvé la eulpabilité de la Serbie officielle.

Il semblait pourtant très étrange aux Autrichiens même que le procès de Sarajevo se déroulât presque en cachette, à huis-clos, dans une petite chambre de la Kommandantur de Sarajevo. La

n'est que trop. Juste. d'ac-s

avec l'aide d'un savant de l'Université de Berlin, s'est décidé à publier quelques faits tirés des protocoles sur les débats au procès. Le livre «1e procès contre les auteurs du crime de Sarajevo» doit atteindre ce but et l'on: a eu l'idée de charger M. le conseiller intime Kohler d'écrire la préface de cette publication. (1). Û

L'auteur du livre dit dans sa préface qu'il : a représenté les débats au procès d'après les

slénogrammes rofliciels. IL faut pourtant cons: tater qu'il ne s’agit pas dans son livre d'un reproduction intégrale, mais plutôt d'une publication partielle des comptes rendus sténographiques. On n'a conservé ni la continuité qui aurait rendu possible au lecteur d'obtenir une image (claire et fidèle des débats, ni reproduit les “aéclarations des accusés «in exten5o». Il m'y a que le premier internogatoire des” accusés qui 2 été reproduit presque intégralement. Les déclarations des témioins manquent totalement, ainsi que les Lara bit Le ler. nières des accusés. Mais, néanmoins, ce que 16 accusés ont déclaré, d'après les comptes rendus publiés dans le présent livre, est ”ne des plus terribles accusations contre la monarchie des Habsbourg et en même temps la meilleure et la plus visible preuve de l'innocence de la Serbie. Tous les accusés, à savoir: Tchabrimovitch, Princip, Grabez, Ilitch, ainsi que (leurs jeunes complices, ont déclaré que la décision de tuer l'archiduc a 6té un acte de leur vor lonté personnelle et que personne ne les a incités ni déterminés à commettre l'attentat, le moins du monde un organe quelconque du reyaume de Serbie, L'attentat a été, d'après pa conception et sa réalisation, un acte personr nel des patriotes bosniaqués qui croyaient servir, par ‘une telle action, leur peuple wopprimé. Les fables officielles ‘austro-hongroises sur la coimplicité de la Serbie tombent donc dans l'eati et l'Humanité aura, après cette nouvelle preuve de la préméditation des puissances centrales, fournie. par ‘une publication officieuse du gouvernement viennois, À insister avec une énergie encore plus grande sur la sécurité absolue de la paix future. Dan La seule chose que l'on pourrait mettre à la charge non pas de la Serbie, imais d'un sujet serbe, concerne les relations d’un officier serbe, Tankossitch, avec les auteurs de l'attental. On affirme de lui qu'il a eu connaissance du proel de l'attentat ei que ce fut Jui qui a aidé les auteurs à se procurer de l'argent el: des armes, L'autre personnage qui à également connu l'attentat est un fonctionnaire subalterne de la direction (des chemins de fer serbes, du nom de Ciganoviteh, mais celui-ci est un sujet austrohengrois. Cependant les accusés principaux, Tchar brinevilch, Princip, Grabez, parlent de Tankositch comme de quelqu'un qui a eu connaissance «de la préparation de l'attentat et qui a été prêt à donner son appui aux auteurs, mais. ils ayoutent tous expressément que Tankositeil

n'a exercé aucune influence sur leur “décision

qui a été antérieure à leur conversalion avec l'oflicier serbe et qui fut un acte de leur volonté personnelle.

Mais en supposänt même que Tankositch aît été en réalité un complice, il est évident pour tout le mionde qu'un officier serbe n'est pas identique à tout le peuple serbe et surtoui pas à l'État serbe. Je puis ajouter encore que Tankiossïtch était un officier très opiniâtre, qui a denné beaucoup à faire au ministère de la guerre: Malgré sa bravoure personnelle, il devait être, précisément en ce temps-là, congédié du service actif. La légation autrichienne à Belgrade était exactement informée sur la personne de cet jofficier et il est impossible qu'elle ait pu identilier un officier subalterne serbe, réputé par ses scandales, avec la Serbie officielle. Lors-

Sarajevo et la Serbie

déclarations ultérieures ……et..ders

ment arrêté, sur l'ordre du gouvernement, afu que sa culpabilité et sa complicité soient exariimées et constatées. Ea Serbie ne pouvait pas jaire davantage. Le gouvernement serbe a été

disposé à faire arrêter d'autres complices évenluels dès que de la part du gouvernement

autrichien une telle demande aurait été adressée,

revêtue de la forme ‘usuelle et munie de preuves

nécessaires. La demande tarda à venir et au

lieu de cela arriva la déclaration de guerre. *

On sait aujourd'hui que le gouvernement ausire-hongrois ne tenait pas beaucoup à la punitien des coupables. Les premiers interrogatoires avaient tout de suite fourni la certitude que l'attentat a été uniquement un acte des Serbes de Bosnie, qu'il a été conçu et consommé par

| les sujets austro-hongrois en guise de protestation contre la violentation de tout un, peuple. Si l'on était arrivé alors à un procès public, cela aurait été "un nouveau scandale pour la Menarchie, On voit, en effet, d'après ce ui se (rouve dans le livre Pharos-Kohler, que les Jeunés accusés n'ont pas eu peur de dire, même à huis clos, dans une chambre de caserne, des vérités amères concernant d'Autriche-Hongrie. Qu'est-ce qu'ils auraient déclaré dans un proLcèspublic, en peut en avoir une. idée d'après les résultats des fameux procès Friedyung, Le gouvernement vicnnois a voulu empêcher cela et c'est pourquoi le procès élé tenu dans une caserne et en cachette, mais mi Vienne, ni Bucarest, ni Berlin n'ont voulu laisser passer l'occasion de déclarer la guerre à la Serbie et de ruiner si possible le peuple serbe, Tout le peuple serbe, en Serbie et hors de la Serbie, fut déclaré coupable et l'on procéaa immédiatement à l'exécution. Les atrocités inouïes commises par l'armée impériale-royiale en Serbie devaient être l'expiation d’un crime imaginaire, et de tels procédés, qui nous rappellent les temps d'Attila, M. le conseiller intime Kohler, un des plus grands juristes allemands, a le courage de les couvrir de son nom de savant !!

Fe

La faculté de droit de l'Université de Berlin avail trois éminents représentants : Franz v. LiszL, le criminaliste réputé et le spécialiste pour le drcit international; Otto Gierke, le chef de l'école juridique germanique, et Jiosef Kohler, lé juriste universel et Île plus démocratique, il await au moins cette réputation, parmi les juristes allemanids.

Que sont devenues, au cours de la guerre, ces grandeurs allemandes? Franz v. Liszt s'est rendu célèbre par un article publié dans la «Gazette de Francfort» du 29 octobre 1916. Au moment même où les Allemands procédaient à la déportation de nombreuses familles belges, le professeur Liszt écrivait que l'administration allemande en Belgique était un modèle de correction internationale, «Les occupations futures se tiendront à l'exemple allemand, parce que l'Allemagne, s’écriait M. Liszt, par ses procédés dans la Belgique occupée, a enrichi le Droit international!» Otto Gierke est allé un pas plus en avant. Pendant quarante ans, Gierke a en-

| signé que le Droit n'est pas identique à la Force,

que sa racine se trouve dans l'idée du juste et que, par conséquent, Droit et Force sont deux catégories totalement différentes. Et maintenant, que pense le professeur Gierke là-dessus ? Dans sen livre «Unsere Friedensziele» (Berlin, 1917), Gierke écrit que le Droit est simplement lexpression de la Force. La Force crée d'abord un élat indéterminé et le Droit vient ensuite pour lui donner la forme. Ses conceptions antérieures qualifie Gierke de «théories doctrinaires el de phrases sans importance. C'est la Force qui décide souverainement de tout» (page 29) Remarquons en outre que Gierke considère comme superflu que les petits Etats, comme par exeimple la Serbie, doivent subsister aussi après Ja guerre.

M. Kohler n'a pas pu résister à la tentation de suivre ces beaux exemples. Toutes ses théories

d'Agram el de:

3

Qui a provoqué la guerre ?.

Le député socialiste-indépendant Haase a prononcé le 24 juin au Reichstag. allemand un grand discours qui prouve qu’une partie, si minime quelle soit, du peuple allemand se rend parfaitement compte de quel côté se trouvent les coupables. Parlant des causes et des résponsabilités de la guerre, M. Haase a fait la déclaration suivante :

«Nous ne devons pas un instant oublier comment da guerre a été déclanchée: Ce fut PAutriche - Hongrie qui par son ultimatum à la Serbie provoqua la guerre et qui voulait La provoquer. Et nous savons que l'Allemagne avaît donné à l'Autriche la pleine liberté et qu’elle s'était engagée d'avance à approuver tout ce que l'Auriche ferait dans ce sens.»

Nous enregistrons ce nouyeau lémoignage dont l'autorité et la sincérité ne laissent

‘aucun doute.

Le comte Tisza et sa responsabilité dans la guerre mondiale

Dans un article de fond intitulé «L’avidité des agrariens». l’«Arbeïiter Zeitung» (7. juin) organe des social-démocrates allemands d'Autriche fait un aveu important en ce qui concerne la responsabilité pour la guerre:

«Lorsque le moment sera venu d'écrire l'histoire des dernières décades qui ont précédé la guerre et lorsqu'on voudra établir les résponsabilités de la politique criminelle qui nous a conduits à la plus grande el la plus épouvantable catastrophe, dans un chapitre important, on parlera des péchés mortels, commis par les. agrariens autrichiens et magyars.

Le comte Tisza, dont la responsabilité dans la guerre sera établie par lhistoire encore dans d'autres chapitres, parle aujourd’hui avec la même audace qu'au mois de juillet 1914 lorsqu'il s’est Le premier rendu complice de la décision prise à l'égard du sort de FE urope.» M. Hanotaux et la Monarchie

M. Gabriel Hanolaux, de l'Académie Française, ancien ministre des affaires étrangères, en parlant de l'Autriche-Hongrie («Figaro » du 2 juillet), semble regretter que la Monarchie des Habsbourg soit irrémédiablement condamnée à faire place aux peuples affranchis, constitués! en Etats nationaux et gpmimés tous d'un esprit foncièrement antigermanique,

«Rien ne sauvera l'Autriche. Et c’est la plus terrible conséquence des fautes accumulées par cette affreuse bureaucratie qui l'a ammenée là. Rien ne la sauvera qu'un bain sanglant de liberté. Est-elle. même en état de supporter. ca remède héroïque? Quoi qu'il en soit, comme l'a démontré hier le président de la République et comme le déclare aujourd'hui solennellement M. Pichon, d'autre issue, il n'y en a pas»

Monarchie avait pourtant un intérêt de premier crdre à voir la Serbie démasquée. L’AutricheHongrie avait procédé à une exécution! régulière contre tout ‘un peuple, sur la foi des prétendues preuves terribles fournies par l'instruction préalable. Mais, chose bizarre, la publication de ces preuves et de ces révélations se fit attendre, et Le procès même fut instruit dans le plus grand secret. Comment expliquer cette énigme? Ce n'est qu'aujourd'hui que le gouvernement autrichien,

que

Jevio. »

Verlag.)

l'ultimatum autrichien fut remis au, gouvernement serbe, Tankossitch a été immédiate”

1) « Der Prozess gegen die Attenfiter von! SaraAktenmässie Pharos. Mit Einleitung von Professor Kchler. Geh. Justizrat (Berlin, 1918, R. v. Deckers

seigne une théorie suivant laquelle de

Professor Dr Josel

von On peut vraiment douter

dargestellt

Ties.

antérieures sur le crime, la causalité et la respoansabilité sont devenues caduques et il enineroyable_ et monsirueuse) tout acte des particuliers, c'est le peuple entier qui est responsable.

que l'Université de Berlin gagnera en réputation avec de telles théo-

Nous sommes d'accord avec l'éminent historien! français, sauf en ce qui concerne le «remède héroïque» C'est un «coup de massuem plutôt qu'un «bain» qu'attend la Monarchie, coup ie massue asséné tôt où tard par ses peuples. Cette suite inévitable ne sera pas du tout une conséquence «terrible» mais celle très naturelle, de

Dr L. M. la délivrance des peuples.

|

. C'est pourquoi, lorsqu'éclata en 1913 la querelle entre la'Bulgarie et la Serbie au sujet de la Macédoine, l'opinion européenne set ls Cabinets des grandes puissances furent complètement féconcertés. Grâce à la supériorité de sa propagande, montée à l'alle mande, la Bulgame put longtemps faire ‘eroire à la légitimité de ses revendications sur des pays où elle n'avait certainement pas plus de droits que la Serbie, et dont les populations, boule versées par les invasions, étaient prêtes à se rallier à l'un lou l'autre des deux: Etats. vaux pourvu (qu'elles puissent: enfin jouir des libertés élémentaires. Accablée en 1913, la Bulgarie a pris sa revanche en 1915. Elle tient aujourd'hui ét prétend conserver les territoires macédoniens liltigieux, avec quelques autres qui sent purement serbes. a

En ce qui concemne ces derniers, ni Ja Serbie, ni ses alliés Sans Nisch et sans la vallée de Morava, la.

ne peuvent transiger. ; ni écono-

Serbia me peut vivre indépendante ni (politiquement, miquement: Les autres Yougoslaves le reconnaissent. A la conférence de la paix,-ils feront bloc avec telle sur ce point. Quant à Ja Nouvelle Serbie, celle du ‘traité de Bucarest, les avis somblient partagés chez les Yougoslaves. Sans doute, tous désirent la restis tution intégrale au roi Pierre de fes conquêtes de 1912-1913. Néanmboins, certains se demandent si, dams le cas où l'union Yougoslave pourrait s'effectuer, il me conviendrait pas de lui sacrifier une partie de la Macédoine, afin de faciliter un règlement général et la réconciliation avec la Bulgarie. Les Slovènes et les Creates, qui sont tournés vers l'Adriatique, s'intéressent médiocrement à la partie des Balkans orientée vers la Mer Egée. Ils

appréhendent même que les préoccupations balkamiques m'absorbenit

communs idu nouvel

trop les Serbes au préjudice (des intérêts ‘cruellek

Etat qu'ils désirent fonder. Mais les Serbes, que de

épreuves viennent d'instruire et qui ont déjà l'expérience des responsabilités, ne jprofessent pas le même détachement pour la Mer Egée. Ils se sont convaincus que, pour vivre ‘et se développer miermalement, l'Etat serbe soit réduit à lui-même, soit fondu ldans une grande Yougoslavie, doit avoir libre accès à la Mer Egée, Economiquemient et militairement, le libre débouché sur Salonique lux est indispensable. Seul, il assure l'indépendance à l'égard des Etats au nord du Danube et de la Drave. Le débouché. sur l'Adatique, soit direct en territoire proprement serbe, soil inarect en territoire ami, ne donne nullement les mêmes garanties: LAdratique est un grand golfe dont l'entrée peut être facilement fermée. (5 hu me

C'est pourquoi, en 1912 et en 1915, le gouvernement serbe, appreuvé par l'unamimité de la mation, tint absolument à conquérir et à conserver une frontière Commune avec la Grèce, (devenue scuveraine de Salonique et du Bas-Vardar, C'est pour la iraisomn| mverse que la Bulgarie prétendit se faire octroyer Monastir, Ochrida et une bande d'Albanie jusqu'à l'Adriatique. Travaillant en même temps pour elle-même et pour le compte de l'AutricheHionigrie, elle voulait séparer la Serbie de la Grèce it devenir maîtresse des communications par la Macédoine. Pour satisfaire sen ambition, elle ne recula pas devant la plus odieusa trahison. Elle échoua en 1913 et réussit en 1915. Si elle obtenait, lors de la paix générale, les territoires albanais et macédonienif qu'elle convoite, elle tiendrait La Serbie sous sa dépendances. (I me peut donc être indifférent aux fSlovènes et aux Croates que l'Etat aux destinées duquel is souhaitent ardemment s'associer reprenne sa liberté de mouvements du côté de l'Egée. Il s’agit de leur propre indépendance. »

Le respect des nationalités aux Balkans vu par un Suisse

Tel a été le sujet d’une conférence de M. le professenr Favez, organisée par le Centre des libéraux hellènes de Lausanne.

L’orateur, fils de la libre Helvétie, dont les traditions six l'ois séculaires montrent les aspirations irréductibles à l'indépendance et où l’on trouve le sentiment inné fde la justice, est en outre un homme de science, habitué à he se former un avis qu'à bon escient tt auquel on ne fait pas prendre des vessies pour des lanternes. ;Armé dune documentation des plus riches et des plus écrasantes, avec les aveux et les déclarations des Bulgares euxmêmes. il a démontré toute l'étendue du grand péri! qui résulte pour la paix (des prétentions des Bulgares À l'hégémonie ldes Balkans, prétentions inconciliables avec le respect dû aux droits des peuples, qui peut seul servir de fondement à l'établissement d'une paix durable. Les applaudissements vigoureux de l'assemblée ont montré que le conférencier a su interpréter fidèlement la manière de voir qui prévaut dans la Suisse romande. | _ M. Favez anépété la même conférence à Genève, à la Salle Centrale, devant un auditoire nombreux et choisi qui a vivement applaudi à l'exposé instructif du conférencier. ,

oo Société Genevoise d'Editions et d'Impressions. — Genève