La terreur à Paris

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LES SALONS DE PARIS M9

même rasoir servaient aux caleux, aux teigneux, aux dartreux, il en coütait cinq sous. »

Les hommes étaient relégués dans les bâtiments de Louis-le-Grand. On enfermait les femmes dans . les greniers et on leur donnait une heure pour venir respirer dans la cour.

M*° la duchesse de Duras, emprisonnée au Plessis, raconte ainsi comment la guillotine fonctionnait sans relâche et faisait des vides incessants dans les prisons ? :

« L'enlèvement des victimes, dit-elle, devenait de plus en plus nombreux; c'était ordinairement pendant que nous nous promenions dans la cour. Il arrivait des charettes à différentes heures, et les voitures de FouquierTinville, dans lesquelles on entassait les accusés. Le cocher de cet homme était bien digne d’un tel maître ; pendant que les victimes montaienten carrosse, il battait des entrechats, et son costume était celui d’un baladin. Il est presque impossible de décrire, surtout quand cela se répète plusieurs fois par jour, la terreur qu'imprimait l'ouverture de la grande porte. Les huissiers du tribunal révolutionnaire précèdaient les voitures avec les mains

4 « Tristes successeurs des écoliers et malheureux usurpateurs des classes, dit Paris de l'Épinard, on voyait des septuagénaires à cheveux blancs en sixième, tandis que des sourds et muets, des enfants, des femmes, des jeunes filles étaient en rhétorique, en philosophie. Ces rapprochements eussent prêté matière à des allusions plaisantes, s’il eût été permis de rire dans ce grave sujet. » (Les Prisons en 1193, t. [.)

? Journal de sa prison pendant la Terreur.