La terreur à Paris

LES SALONS DE PARIS 921

« Et moi, dans quelques jours peut-être, j'aurai subi le « même sort. !» |

L'ensemble des cachots s'appelait la Souricière « Elle avait son entrée à gauche du greffe et s'étendait ainsi sous le vestibule du Palais qui suit le perron, ou, par rapport à l’entresol, sous la partie obscure du dortoir actuel des cochers. On en retrouve encore la porte, munie d’une énorme serrure et d’un verrou proportionné, au fond du couloir ?, » Le guichet qui conduisait à la cour,des femmes était en face de la porte d'entrée. A droite, se trouvait la porte qui menait au préau.

« A l'époque où les cachots de la Conciergerie furent ouverts pour ceux qu'on appelait les contre-révolutionnaires, cette prison, la plus affreuse, la plus malsaine de toutes était encore remplie de malheureux prévenus de vol et d’assassinat, rongés et dégoûtants de misère, renfermant enfin dans leur personne tout ce que la nature humaine peut réunir de plus horrible et de plus repoussant. C'était avec ces malheureux qu'étaient renfermés, pêle-mêle, dans les plus infects cachots, des comtes, des marquis, de voluptueux financiers, d'élégants petitsmaitres, et plus d'un malheureux philosophe : on attendait là que les premiers venus laissassent, par leur condamniation à mort, des places vides dans des réduits à peu près aussi tristes, mais où au moins on pouvait pla-

* Histoire des Prisons, t. II, p. 1. * Moelle. Six jours passés au Temple,