La terreur à Paris

919 LA TERREUR A PARIS

Châtelet demandait encore 80,000 têtes et marquait d’un /(f.....u)les noms de ceux qu'il envoyait à l'échafaud.

Trinchard voulait procurer à son épouse un beau feu de file*, ce qui voulaitdire : « A la mort, la totalité des accusés. »

Girard disait à un accusé nommé Bezard :

— Tu es connu dans ta section pour un mauvais citoyen, pour un aristocrate.

— J'ai fait tout le bien que j'ai pu faire, et j'ai toujours donné plus qu’on ne m'a demandé.

— Tu as un frère, interrompt Girard, commandant dans la garde nationale, connu pour un aristocrate déterminé.

— Je n'ai pas de frère.

! Histoire des Prisons, t. II.

« Un jour, on vit apporter au tribunal un homme sourd, aveugle et paralytique, tombé depuis trois ans en enfance, M, Durand de Puy-Vérine.C'est Trinchard, devenu président de la commission populaire, qui avait ordonné le renvoi :

— Es-tu noble ? lui demanda-t-il,

Pas de réponse.

— Pourquoi as-tu conservé des médailles sur lesquelles était la figure de Capet ?

— C'étaient, répondit M°° de Puy-Vérine, des jetons à jouer, renfermés dans une bourse.

— Oui, oui, c'est entendu, reprit Trinchard, les gens de votre caste sont toujours attachés à la royauté. Vous êtes coupable d'avoir laissé ces jetons à votre mari.

M°° de Puy-Vérine accompagna le pauvre vieillard devant le tribunal. Elle monta avec lui dans la même charrette, — la dernière charrette ! Ils furent guillotinés le 9 thermidor,