Le Comité de salut public de la Convention nationale

CRÉATION DU COMITÉ 13

l'harmonie des efforts, d’où dérive l’unité d'impulsion. Ce résultat ne pouvait pas être obtenu avec une vingtaine de comités sans rapports les uns avec les autres, agissant chacun dans sa sphère, sans combiner son action avec celle des autres. Notons en outre que la responsabilité du pouvoir, répartie sur tant de têtes, étai illusoire.

Le remède était tout indiqué : il fallait rattacher ces comités à une autorité centrale, à un comité supérieur qui remplirait l'office d'un véritable ministère. Ce gouvernement central ne pouvait être qu’un groupe pris dans l’Assemblée ei non en dehors, à cause de son antipathie et de sa méfiance pour tout ce qui n’était pas elle ; il devait comprendre un certain nombre d'hommes, parce qu’on redoutait avant tout le pouvoir d’un seul.

Le premier essai dans ce sens eut lieu sous la Législative, au moment où allait commencer la lutte contre l'Autriche (1). « La déclaration de guerre aux puissances, a dit Mallet du Pan, a eu pour but de concentrer tous les pouvoirs entre les mains du Corps législatif. » En mars 1792, à l’imminence de la guerre venait s'ajouter le péril intérieur. Des désordres avaient éclaté dans les Bouches-du Rhône, l'Eure et plusieurs autres départements; le maire d'Etampes avait été assassiné dans une émeute. Une députation de femmes de Paris vint à l’Assemblée, réclamant des piques, des fusils. Gonchon, porte-paroles d’une autre députation du faubourg Saint-Antoine, terminait ainsi son discours : « Les rois, les ministres, la liste civile passeront; mais les

(4) Voir lIntroduction placée par M. Aulard en tête de la publication du Recueil des Acles du Comilé de salut public.