Le Comité de salut public de la Convention nationale

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droits de l'homme, la souveraineté nationale et les piques ne passeront jamais. » Une vive discussion, à laquelle prirent part Cambon, Guadet, Isnard, s'engagea alors à la tribune; on attaqua violemment les ministres : « Je demande, dit Cambon, que lorsqu'il sera constaté que le pouvoir exécutif n'emploie pas tous les moyens qui sont en sa puissance, nous prenions les mesures nécessitées par le malheur des cireonstances ! » Cet appel fut entendu. Sur la proposition d'un député d'Ille-et-Vilaine, Tardiveau, l’Assemblée décréta qu'il serait « immédiatement formé une commission chargée de recueillir et de lui présenter toutes les mesures propres au rétablissement et au maintien de la tranquillité publique ; cette Commission sera composée de deux membres de chacun des Comités des pétitions, d'agriculture, de commerce, des subsistances, militaire et de législation. L'Assemblée invite tous ses membres à communiquer à la Commission tous les projets et toutes les vues qu’ils croiraient utiles ». On eut ainsi une Commission des Douze, comme on l’appela, en majorité monarchiste constitutionnelle, mais où l'élément jacobin était cependant représenté par quatre membres, parmi lesquels l'abbé Fauchet et Basire (9 mars 1792).

Constituée le soir même sous la présidence de Tardiveau, son promoteur, elle se mit immédiatement à l'œuvre, et consacra ses premières séances à une sorte d'enquête sur les troubles qui avaient éclaté dans la Lozère, le Cantal, la Corse, et sur les moyens de les réprimer. Mais au bout de quelques jours, la constitution d'un ministère girondin, en donnant satisfaction à la majorité de l’Assemblée, vint faire oublier la Commission des douze; tant qu'il dura, on n’en parla plus. Lorsque Louis XVI l’eut renvoyé pour le remplacer par